Adonis Stevenson, qui se bat vendredi au Centre Bell, vient de revenir en ville après avoir passé un mois de spartiate à Detroit. Au menu? De la boxe et encore de la boxe, sous l'encadrement du réputé Emanuel Steward et de son assistant Derrick Colemon.

«Adonis vit chez moi quand il est à Detroit. Il se rend directement au gym le matin. Il rentre au bercail le soir. On se voit 24h sur 24, raconte Colemon, rencontré lundi avec son protégé dans les locaux du Groupe Yvon Michel. Il est très discipliné et ne fait pas la fête ou rien de ce genre. Ça fait changement de tous ces boxeurs qu'il faut prendre par la main.»

Pas de gardiennage, donc, au Kronk Gym, où Adonis Stevenson a décidé de s'enrôler en janvier, mettant fin à une longue collaboration avec l'entraîneur montréalais Howard Grant. Il a participé à un premier camp d'entraînement de deux semaines à Detroit avant sa victoire par K.-O. contre Jesus Gonzales en février dernier.

Cette fois-ci, avant d'affronter Noe Gonzalez (28-1, 20 K.-O.) vendredi soir à Montréal, Adonis Stevenson (17-1, 14 K.-O.) s'est exilé pendant un mois à «Motor City». «Tout le mois on a beaucoup travaillé, assure Stevenson. On a travaillé sur l'équilibre, la technique, la vitesse...»

Colemon juge que Stevenson commence à rentrer dans le moule du Kronk Gym. «S'il suit le plan de match, il n'y a aucun doute qu'il va l'emporter vendredi soir», assure l'assistant-entraîneur, qui sera rejoint plus tard cette semaine par Emanuel Steward.

Un combat de cogneurs

Le combat de vendredi est doublement important pour Stevenson. D'abord parce qu'il est diffusé à la télé américaine sur le réseau ESPN; ensuite parce qu'une victoire le placerait tout près d'un combat de championnat du monde contre le champion WBC, Andre Ward, et celui IBF, Lucian Bute, dans la catégorie des super-moyens (168 livres).

Il pense maintenant s'acheter une maison à Detroit, où les aubaines abondent, et rêve de livrer son prochain duel en Suisse cet été, en sous-carte du combat de Vladimir Klitschko (qu'entraîne aussi Emanuel Steward).

Stevenson devra entre-temps l'emporter contre l'Urugayen Noe Gonzalez, un cogneur qui a gagné ses 13 derniers combats avant la limite. Le boxeur de Longueuil a lui aussi la réputation de cogneur. La dernière fois qu'il est monté sur un ring, en février, il a mis 99 secondes pour passer le K.-O. à Jesus Gonzales (à ne pas confondre avec Noé; la ressemblance biblique est le fruit du hasard).

Les deux s'étaient échangés des mots durs avant le combat. Ils se sont réconciliés depuis et sont maintenant amis Facebook. Adonis Stevenson raconte l'anecdote en riant.

La soirée pourrait aussi être courte vendredi soir contre Noe Gonzalez. «On ne peut pas s'attendre à une décision entre ces deux gars-là, prédit le vice-président du Groupe Yvon Michel, Bernard Barré. Quelqu'un va se faire faire mal.»