Il y aura Jean Pascal et il y aura Bernard Hopkins en grande finale, bien sûr. Mais juste avant, il y aura deux hommes qui vont jouer gros dans l'arène du Centre Bell demain soir. Très gros, même.

Les deux hommes sont Adrian Diaconu et Chad Dawson. Le premier tentera d'obtenir une autre chance en championnat du monde, peut-être sa dernière. Le deuxième tentera d'obtenir un combat de championnat face au gagnant de la grande finale, Pascal ou Hopkins.

Deux hommes, un seul combat. Et beaucoup à perdre et à gagner dans les deux cas.

«Adrian veut se replacer dans la course et Chad Dawson veut confirmer sa place au sommet de sa division», a résumé le promoteur Yvon Michel, hier, lors d'un point de presse dans un restaurant du centre-ville.

Les deux boxeurs se connaissent bien. Diaconu avait tenté d'affronter Dawson une première fois il y a quelques années, mais ce dernier avait refusé, ne voulant pas aller se battre en Roumanie, selon ce qu'a expliqué hier son promoteur Gary Shaw.

Le clan Dawson, de toute évidence, n'aime pas aller travailler à l'extérieur du territoire américain. Hier, tout ce beau monde, du promoteur à l'entraîneur du principal intéressé, a tenu à dire qu'il est extrêmement difficile d'obtenir un traitement favorable par ici. À cause des arbitres, des juges, voire des médecins... «Jean Pascal a battu Chad au mois d'août à cause du médecin canadien», a répété Gary Shaw, qui n'a toujours pas digéré la défaite de son poulain face à Pascal en raison d'une profonde coupure, qui avait mené à l'arrêt du combat. «On ne prétend pas que Chad aurait gagné par décision. Tout ce qu'on dit, c'est que Chad était sur le point de passer le K.-O. à Jean Pascal.»

Réputation

Dawson, 28 ans, n'est pas remonté sur le ring depuis ce soir d'août 2010. Il avoue qu'il a du mal à oublier cette soirée face à Pascal, et hier, il a passé plus de temps à parler de Pascal que de Diaconu! «C'est une défaite qui m'a profondément déçu, j'y pense encore, mais tous les grands champions savent remonter la pente», a-t-il affirmé.

Chad Dawson a un nouvel entraîneur, le chevronné Emanuel Steward, et Steward lui-même n'était pas d'accord pour que Dawson vienne ici pour affronter Adrian Diaconu.

«Parce que c'est difficile d'obtenir un traitement favorable par ici, a-t-il expliqué. C'est un fait. Tout le monde a vu ce qui est arrivé dans le cas du premier combat entre Librado Andrade et Lucian Bute, par exemple. Montréal a cette réputation maintenant dans le milieu de la boxe, et j'aurais préféré que Chad n'affronte pas un gars d'ici, qui va se battre devant ses partisans. En plus, Diaconu est un bien meilleur boxeur qu'on ne le dit.»

Le Roumain d'origine, lui, sait très bien ce qu'il a à faire demain soir: impressionner les fans, les juges... et les dirigeants du réseau américain HBO, qui vont diffuser la carte à la télévision américaine.

Pour le moment, peu de gens semblent accorder la moindre chance à Diaconu... incluant, bien sûr, le clan Dawson. «Tant mieux s'ils ne me prennent pas au sérieux, je crois qu'ils vont être surpris», a indiqué celui que l'on surnomme le Shark.

Pour lui, donc, le combat de demain soir sera une audition, en quelque sorte. S'il épate les décideurs du monde de la boxe, on le reverra, peut-être même en combat de championnat contre Tavoris Cloud, le monarque IBF des mi-lourds. Un troisième combat face à Jean Pascal est hors de question, pour le moment du moins.