Moins de deux mois après s'être battu au légendaire MGM Grand à Las Vegas, le jeune boxeur trifluvien Mikael Zewski disputera un premier combat à vie au Centre Bell de Montréal, samedi, à l'occasion du gala qui mettra en vedette Jean Pascal et Bernard Hopkins.

Le francophone de 22 ans en sera ce week-end à son sixième combat à titre de protégé de Golden Boy Promotions, un promoteur américain de premier plan mené par Oscar de la Hoya. Il mettra alors à l'épreuve sa fiche de 9-0-0, avec 5 K.-O., face à l'Américain de 38 ans Ruben Galvan (27-16-4, 10 K.-O.) dans un combat disputé chez les super mi-moyens.

Zewski en sera à son premier combat à Montréal après s'être battu deux fois au Colisée Pepsi à Québec.

Les amateurs de boxe de la métropole québécoise verront un boxeur qui préconise un style qu'ils affectionnent, selon Russ Anber.

«Il est explosif et rapide, a indiqué l'ancien président de la Fédération québécois de boxe olympique, mercredi, en marge de la conférence de presse visant à mousser le gala de samedi. C'est un gars qui a toujours donné un spectacle, même quand il boxait chez les amateurs. Il aime se battre. Il n'est pas du genre à se sauver dans un ring.

«Je l'ai connu à l'âge de 11 ans et il n'y a jamais eu aucun doute qu'il avait du talent», a ajouté celui qui est l'entraîneur de plusieurs boxeurs de premier plan au Québec, dont David Lemieux.

À une époque où les promoteurs de la boxe québécoise ne surfaient pas sur une aussi grosse vague de succès qu'à l'heure actuelle, Zewski s'est vite retrouvé promis à une carrière dont la plaque tournante se retrouverait aux États-Unis. Car il a attiré l'attention de Cameron Dunkin, un gérant réputé qui dirige notamment la carrière de Kelly Pavlik, Tim Bradley et plusieurs autres champions du monde.

«J'ai battu un Cubain qand je suis allé aux Championnats du monde amateurs en 2009, ce qui attiré le regard de plusieurs personnes, a raconté Zewski, mercredi, au cours d'un entretien avec La Presse Canadienne. Cameron Dunkin m'a déniché un contrat avec TKO Promotions. J'ai fait quatre combats avec eux et tout allait bien, puis ils ont eu des difficultés financières. Mon gérant a communiqué avec les autres promoteurs et Golden Boy a tout de suite sauté sur l'occasion.»

C'est grâce aux liens de confiance entre Dunkin et Golden Boy que le promoteur américain a consenti à embaucher Zewski, a expliqué Richard Schaefer, le chef de la direction de l'entreprise qui gère notamment la carrière de Bernard Hopkins.

«Quand est venu le temps d'embaucher de nouveaux boxeurs, Cameron Dunkin nous a parlé de ce jeune homme de Trois-Rivières. Puisque Cameron a l'oeil pour repérer les boxeurs de talent, nous avons regardé les films et nous avons aimé ce que nous avons vu», a expliqué Shaefer.

«Mikael a belle personnalité et nous aimons le marché canadien, alors nous avons conclu qu'il valait le coup de l'embaucher et d'en faire notre «Golden Boy» du Canada.»

Le meilleur des deux mondes

Anber trouve dommage que Zewski n'ait pas trouvé sa place auprès d'un promoteur québécois, mais il se dit heureux que les nouveaux liens de collaboration entre les promoteurs québécois et Golden Boy permettront au Trifluvien de se développer de manière optimale tout en boxant à l'occasion au Québec.

«On ne pourra pas assister à son développement, comme dans le cas d'autres boxeurs locaux, parce qu'on ne pourra pas voir tous ses combats ici, a noté Anber. Ce qui est positif, c'est qu'en voyageant comme il va le faire, ça va lui donner un bagage d'expérience que tu ne peux pas mesurer maintenant, mais qui va lui profiter quand il va commencer à affronter les meilleurs boxeurs de sa catégorie.»

Zewski, lui, trouve intéressant de pouvoir vivre le meilleur des deux mondes - voyager tout en ayant l'occasion de revenir se battre chez lui de temps à autre.

«J'ai boxé à MGM Grand à Las Vegas, au New Jersey, à Los Angeles et même à Porto Rico. C'est fantastique», a déclaré Zewski, qui a dit notamment aimer l'approche de Golden Boy, qui s'assure que ses athlètes boxent souvent.

«Si ta carrière va bien, Golden Boy est un groupe qui va quasi certainement te mener jusqu'à des combats de championnat du monde et à de gros combats payants. C'est un groupe qui a prouvé, avec tous les champions du monde qu'il compte, qu'il est capable d'amener des boxeurs au sommet. Pour moi, c'est un rêve qui se réalise.

«Quand j'étais jeune, je regardais justement à la télé, avec mon père, les combats au MGM Grand impliquant Oscar de la Hoya et les boxeurs de cette trempe. On rêvait mais en même temps, dans ma tête c'est toujours resté un but de boxer à ce niveau. Et moi, j'ai toujours considéré que c'était plus important d'avoir des buts que des rêves. Parce que des buts, tu travailles pour qu'ils s'accomplissent tandis que des rêves, tu attends qu'ils se réalisent.

«Finalement, j'ai boxé au MGM Grand et Oscar de la Hoya est mon patron. C'est le meilleur scénario pour moi.»