Selon Jean Pascal lui-même, ce n'est pas bien compliqué: le gros combat face à Bernard Hopkins, samedi soir au Centre Bell, se fera entre «deux personnes qui ne s'aiment pas».

C'est donc avant tout ce dont on a parlé, lundi midi au fabuleux théâtre Corona. C'est là que Jean Pascal, le champion des 175 livres du WBC, y a tenu son entraînement public.

Alors oui, il a été question de haine, de respect, ou plutôt du manque de respect clairement affiché par Hopkins, selon le boxeur québécois.

«J'ai vu le 18 décembre qu'il (Hopkins) ne mérite aucun respect. Il a craché sur le Québec, sur nous, comme si on était des campagnards, un petit peuple...»

Hopkins, en effet, n'avait pas été bien gentil au sortir du ring lors de ce fameux 18 décembre à Québec. L'Américain, qui n'avait pas digéré cette nulle qui avait permis à Pascal de conserver sa ceinture, s'en était pris aux juges avant tout. Il avait, de plus, juré qu'il ne remettrait jamais les pieds ici.

Il a depuis changé d'idée, évidemment, et il sera bel et bien en ville à partir d'aujourd'hui. C'est bien pour dire.

On connaît par ailleurs l'objectif de Hopkins, 46 ans: devenir le plus vieux champion de l'histoire de la boxe. Rien de moins. Ce qui n'impressionne guère Jean Pascal.

«On parle de lui comme d'une légende, mais je fais abstraction de ça, a ajouté Pascal. Il se qualifie lui-même de légende de la boxe, mais les légendes devraient montrer l'exemple. Il dit que je suis un boxeur de quatre rounds, et ça tombe bien, parce que je vais justement avoir besoin de quatre rounds contre lui samedi soir...»

Le champion, qu'on accuse parfois de manquer d'essence dans les fins de combat, jure qu'il est au sommet de sa forme pour ce deuxième choc en cinq mois face au vétéran de Philadelphie. «On a repoussé mes limites dans le gymnase, je suis allé le plus loin possible», a-t-il expliqué.

Carl Froch dans la mire

Aucun doute, le combat de samedi soir est énorme pour les deux boxeurs en grande finale. Dans le cas de Hopkins, une victoire et c'est le record. Une défaite, et c'est possiblement la retraite.

En ce qui concerne Pascal, une défaite serait un sérieux recul, bien sûr. Mais une victoire viendrait ouvrir d'autres portes tout en permettant de poursuivre l'ascension amorcée le soir de la conquête du titre face à Adrian Diaconu, en juin 2009.

Voici d'ailleurs qu'on discute d'un possible combat revanche avec Carl Froch. Ce dernier, boxeur anglais de 33 ans, est le seul à avoir battu Pascal chez les pros. C'est arrivé en décembre 2008, lors d'un combat en Angleterre.

«Ça fait longtemps qu'on en parle, a reconnu le promoteur Yvon Michel. On en parle depuis que Jean est champion. Ça ne pourra pas se faire à court terme, parce que Froch se bat le 4 juin contre Glen Johnson, et qu'ensuite, il doit affronter Andre Ward. Mais d'ici un an, c'est un combat qu'on veut présenter.»

Avant de penser à la suite des choses, Jean Pascal doit tout d'abord se défaire de Hopkins samedi soir au Centre Bell. Déjà 13 000 billets ont été vendus, et selon Yvon Michel, il pourrait y avoir environ 17 000 ou 18 000 personnes dans les gradins lorsque la soirée va commencer.