Adrian Diaconu aurait peut-être du accepter plus tôt l'invitation de Lucian Bute et aller s'entraîneur avec lui, sérieusement, dans la campagne floridienne. Dans le combat le plus spectaculaire de la soirée, et de bien d'autres soirées, il a remis sa carrière sur roue avec une décision unanime et bien méritée face à Omar Sheika.

Le mi-lourd américain, d'origine palestinienne, a par contre montré beaucoup de courage et une capacité extraordinaire à encaisser des coups au visage. Lui aussi a peut-être sauvé ce qu'il reste de sa carrière avec cette démonstration de courage.

Les deux hommes se sont plantés face à face et ont échangé des coups pendant 10 rounds endiablés. Diaconu a eu besoin d'un compte de huit quand il s'est retrouvé au plancher à la fin de la première ronde. Mais il a été brillant par la suite.

Tout un combat!

Compte de huit

La première ronde a été calme, comme c'est souvent le cas, mais on voyait qu'aucun des deux hommes n'avaient l'intention de faire un pas en arrière. Ils se tenaient à courte distance pour échanger leurs jabs.

Diaconu a repris le dessus en début de deuxième round jusqu'à ce que Sheika l'envoie au tapis avec une droite. Compte de huit pour Diaconu qui est revenu en force, a atteint son adversaire à son tour et «la chicane était pognée», comme disait mon voisin de table Guy Émond. Dans la dernière seconde du round, Diaconu a encaissé un autre coup solide et il est retourné dans son coin en titubant un peu.

Mais il a nettement dominé une troisième ronde où les deux hommes se sont montrés plus prudents. Le Roumain a utilisé divers combinaisons et des coups aux corps qui ont fait mal.

Mais Diaconu avait la mauvaise habitude de frapper légèrement sous la ceinture, trois fois selon mon compte, et Sheika protestait, en vain. À la fin de la quatrième ronde, l'Américain était coupé au dessus de l'oeil droit.

Les deux hommes ont livré un combat serré en cinquième, les deux semblaient encore solide, mais Diaconu, plus mobile, a réussi à esquiver plusieurs coups de son adversaire, ce qui épuise celui qui s'élance dans le vide.

Diaconu a nettement dominé la sixième ronde, préparant ses attaques avec un jab dominant qui prenait de plus en plus d'importance à mesure que le combat avançait. Il a placé des gauches qui auraient couché un autre qu'Omar Sheika, reconnu comme un encaisseur hors-pair.

La septième ronde a été complètement folle. Sheika a agressé Diaconu dès les premières secondes mais il a dû ralentir ses ardeurs. Diaconu était en contrôle à ce moment-là et le visage de l'Américain était de plus en plus rouge et enflé.

Même début agressif de la part de Sheika à la huitième reprise et on a compris qu'il donnait tout ce qui lui restait en espérant le K.O. Il a réussi à faire trembler les genoux de Diaconu vers le milieu de la ronde, mais ce dernier s'est vite ressaisi. Avantage Sheika tout de même.

À la neuvième ronde, Omar Shaika a encore montré ses talents d'encaisseur, ce qui n'est pas recommandé par les médecins. Un grand nombre de boxeurs ne seraient pas sorti de cette ronde debout. La foule a fortement applaudi Adrian Diaconu.

À la dixième et dernière ronde, Diaconu n'avait qu'à être prudent, ce qu'il a fait.