À quelques jours d'un combat revanche très attendu, la compagnie Golden Boy Promotions rêve déjà d'un troisième combat entre Lucian Bute et Librado Andrade.

En marge de la conférence de presse tenue mercredi, afin de mousser le combat présenté samedi au Colisée de Québec, le promoteur de l'aspirant mexicain n'a pas caché qu'un troisième affrontement deviendrait incontournable, si son poulain réussi à vaincre le champion mondial des super-moyens IBF.

«C'est sûr que je serais intéressé. C'est ce que tout le monde voudrait voir, cela deviendrait une grande rivalité», a déclaré David Itskowitch, visiblement emballé par la réponse du public de Québec, alors que le deuxième affrontement sera disputé à guichets fermés devant 16 000 personnes.

Dans le passé, quelques prestigieuses trilogies ont marqué à jamais l'imaginaire des amateurs de boxe, dont celles opposant Mickey Ward à Arturo Gatti, Sugar Ray Leonard à Roberto Duran, ou encore Muhammad Ali à Joe Frazier.

L'entraîneur de Bute, Stéphane Larouche, ne peut pour sa part envisager ce scénario, qui impliquerait une défaite de son protégé.

«On la fera peut-être avec quelqu'un d'autre, la trilogie», a-t-il laissé tombé sourire en coin, lorsque questionné à ce sujet.

Quelques minutes plus tôt, devant les médias, Bute et son aspirant obligatoire sont demeurés très courtois l'un envers l'autre, laissant à leur entraîneur respectif la tâche de pimenter la conférence de presse.

Stéphane Larouche a choisi de répliquer aux commentaires de Howard Grant, qui avait comparé la veille Lucian Bute à une rutilante voiture Mercedes endommagée, en faisant référence à la chute au tapis subie par le champion au 12e round du premier combat qu'il avait pourtant dominé, le 24 octobre 2008.

«Je préfère être dans une Mercedes réparée qu'entreprendre une course avec une Monte Carlo qui n'a jamais remporté une épreuve», a-t-il illustré.

N'ayant pas apprécié cette allusion peu flatteuse pour son boxeur, David Itskowitch a enchaîné en signalant qu'en cas de collision entre une Mercedes et un camion Mack, il valait mieux se retrouver dans le véhicule lourd.

Resté à l'écart de la joute verbale, Bute (24-0) s'est montré nullement intimidé par les propos du clan Andrade, ajoutant ne pas craindre la possibilité que le Mexicain se rue sur lui au son de la cloche.

«Ça ne me dérange pas. Sa stratégie sera probablement d'être plus agressif dès le début, mais quand je choisirai de ne pas rester devant lui, il va boxer avec mon ombre», a commenté le champion, tout en prévenant qu'il ne se contenterait pas d'esquiver les attaques de son coriace adversaire.

«Probablement qu'on fera aussi un peu la guerre», a-t-il précisé, s'amusant à dire qu'il avait «installé un moteur de Ferrari dans sa Mercedes».

Par contre, il a répété qu'il n'essaierait pas de trop en faire pour plaire au public, et tomber alors dans le panneau ayant failli lui coûter la victoire, alors qu'il s'était effondré dans les dernières secondes du premier combat, au Centre Bell.

Andrade (28-2), lui, s'est dit conscient qu'il devra profiter des erreurs que pourrait commettre le champion, s'il veut concrétiser son rêve de devenir champion du monde.

«Il n'a pas le choix de lancer des coups, alors, il devra rester devant moi par moment. S'il me donne une opportunité, ne serait-ce qu'une demi-seconde, j'espère que je vais en profiter», a-t-il résumé, se montrant toujours aussi affable malgré les recommandations de son entraîneur.

Mardi, Howard Grant avait publiquement exprimé le souhait que son boxeur témoigne moins de respect envers le champion et qu'il se montre plus méchant dans l'arène.

Si Bute semblait plutôt anxieux à son arrivée à la conférence de presse, il était tout sourire lors de la prise de photos qui a conclu l'événement.

Les deux boxeurs se croiseront une dernière fois avant leur duel, vendredi, pour la pesée officielle.