La controverse autour du dernier combat de Lucian Bute n'en finit pas de finir. Elle pourrait même passer du ring aux tribunaux, alors qu'Howard Grant a été mis en demeure de se rétracter et a refusé, hier.

Mercredi, le groupe InterBox a envoyé une mise en demeure à l'entraîneur de Librado Andrade. Le groupe accuse Grant d'avoir tenu des «propos diffamatoires et des commentaires calomnieux» depuis le combat du 24 octobre entre Bute et Andrade. Rappelons que le championnat IBF s'est terminé dans la tourmente. Howard Grant prétend depuis que son boxeur «s'est fait voler» et que Bute a été mis K.-O. à la toute fin du combat. Depuis, entre les deux clans, le débat fait rage par médias interposés.

«Vous auriez indiqué que nos clients étaient des menteurs, indique le document envoyé à Howard Grant par le cabinet Sylvestre et associés, de même qu'ils auraient entretenu des relations privilégiées avec l'IBF (incluant l'arbitre).

«Ces commentaires et accusations téméraires répétés à plusieurs reprises, continue le document, démontrent clairement une intention de nuire et d'attaquer la crédibilité de nos clients.»

La missive, datée du 5 novembre, demande à Grant de se rétracter publiquement dans les 48 heures. L'entraîneur a donc convoqué les médias à son gymnase de l'Ouest-de-l'île hier matin, à quelques heures de l'expiration de l'ultimatum.

«Je me suis déjà excusé auprès de l'arbitre Marlon Wright, je me suis déjà excusé auprès de la Régie, mais je ne m'excuserai certainement pas à InterBox, a lancé Howard Grant. On n'est pas en Corés-du-Nord, on n'est pas à Cuba. Ici, on a la liberté de parole.

«Je n'ai jamais dit que l'arbitre avait été payé, s'est défendu Grant. Et de dire qu'ils ont une relation privilégiée, c'est ridicule. Dans la boxe, on a tous des relations privilégiées. On se voit tout le temps. Moi-même, j'ai une relation privilégiée avec Marlon Wright, avec la Régie... Ça ne veut rien dire.»

Grant n'a toutefois pas nié avoir traité les gens d'InterBox de «menteurs» dans un article paru mardi dans le Journal de Montréal. Il a maintenu sa version hier, soit que le clan Bute répand des faussetés sur le malentendu qui a entouré le choix des gants pour le combat.

Il est impossible de savoir si InterBox entend poursuivre l'affaire devant les tribunaux. Jean Bédard, PDG du Groupe Sportscene, qui détient les restaurants La Cage aux sports et InterBox, a refusé de commenter.

«Éric Lucas et Stéphan Larouche (entraîneur de Bute) vont s'asseoir avec nos avocats et vont discuter du refus de Grant de s'excuser, a indiqué le porte-parole d'InterBox, David Messier. Ils vont décider si on intente des poursuites.»

Le litige avec InterBox n'est pas le seul souci d'Howard Grant. La Régie des alcools des courses et des jeux étudie la possibilité de sanctions contre l'entraîneur. Furieux contre la décision de l'arbitre le 24 octobre, Grant l'avait bousculé sur le ring après le combat.

«Notre service du contentieux examine l'affaire, a expliqué hier le porte-parole de la Régie, Réjean Thériault. Il y a un dossier qui est en train d'être monté. Mais pour l'instant, on ne sait pas s'il y aura une convocation à la Régie.»

La Régie a le pouvoir de retirer sa licence à un entraîneur.