Les Carabins de l'Université de Montréal et les Bisons du Manitoba ont poursuivi hier leur préparation, non sans obstacles, en vue du match de la Coupe Uteck, demain au CEPSUM. Le froid et la neige ont joué des tours aux deux équipes, mais tout le monde est impatient de sauter sur le terrain, quelles qu'en soient les conditions.

«Je ne suis pas quelqu'un qui aime beaucoup l'hiver, mais je n'ai jamais été aussi heureux de jouer au football quand il fait froid. Il n'y a plus que quatre équipes universitaires qui jouent encore cette saison et nous sommes l'une d'elles», racontait hier Philip Enchill, le demi inséré des Carabins.

Pendant que des préposés travaillaient à la préparation du terrain (déneigement et déglaçage), les Carabins ont bénéficié de l'hospitalité des Stingers et du directeur des sports Patrick Boivin pour s'entraîner sous le dôme du complexe sportif de Concordia.

Et au Manitoba, les Bisons ont eu accès aux installations de leurs voisins et rivaux de l'Université de Winnipeg. «Personne ne s'attendait vraiment à ce que nous poursuivions notre saison et il a fallu improviser afin d'être prêts à affronter les Carabins», a souligné l'entraîneur-chef Brian Dobie, cette semaine en conférence téléphonique.

L'équipe n'est arrivée à Montréal qu'hier soir et n'aura qu'une séance d'entraînement, aujourd'hui, pour découvrir le terrain du CEPSUM. «J'ai répété aux joueurs toute la semaine qu'ils devaient garder en tête leur objectif: la Coupe Uteck. Peu importe les obstacles, l'heure de notre avion ou les entraînements, a souligné Dobie. Ça n'a aucune importance. Tout ce qui importe, c'est de gagner le match de samedi.»

Quelques failles dans le système

Du côté des Carabins, qui n'étaient pas vraiment favoris eux non plus pour atteindre les demi-finales nationales, toute l'équipe a aussi pris les bouchées doubles afin d'être prête. «Ce qui différencie cette formation de celles des dernières saisons, c'est que tout le monde a le sentiment de contribuer également au succès de l'équipe», a insisté Enchill, un joueur de quatrième année.

«Nous avons beaucoup étudié les films de trois derniers matchs des Bisons. C'est une excellente équipe, mais nous avons trouvé quelques failles dans leur système... En attaque, nous avons pleinement confiance en Gabriel Cousineau, notre quart-arrière, qui garde toujours son calme et nous aide à rester bien concentrés.»

Le botteur de précision Louis-Philippe Simoneau, qui a marqué tous les points des Carabins en finale de la Coupe Dunsmore, ne s'inquiète pas des conditions. «C'était déjà très froid à Québec et cela ne nous a pas gênés, a-t-il rappelé. L'intensité et l'émotion d'un tel match nous gardent au chaud!»

Le joueur de première année ne pouvait choisir meilleure année pour amorcer sa carrière universitaire. «Je me souviens que Danny (Maciocia) avait dit que j'aurais la chance de faire partie de quelque chose d'historique avec les Carabins quand il m'avait recruté. C'est en train de se réaliser!»

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Les Bisons, une équipe à la fiche trompeuse

Les Bisons du Manitoba ont terminé la saison régulière avec une fiche peu impressionnante de 4-4, mais ce serait une mauvaise idée de les prendre à la légère. Depuis trois semaines, l'équipe joue à la hauteur d'une équipe trois fois championne de la Coupe Vanier (1967, 1970 et 2010).

«Les Bisons ont une belle tradition et nous avons eu d'excellentes formations au cours des deux dernières décennies, a rappelé l'entraîneur-chef Brian Dobie. Aucune n'avait toutefois eu à rebondir comme nous l'avons fait cette année. Nos joueurs ont été critiqués quand ça n'allait pas bien et ils étaient bien près de rater les séries.

«Mais ils n'ont jamais lâché, ont fait face à toutes les épreuves - et elles ont été nombreuses! - et les voici à un match de la Coupe Vanier. En 16 ans au Manitoba, c'est l'une des équipes les plus courageuses que j'ai connues. Notre groupe en défense est probablement le plus dur que j'aie dirigé.»

Dobie sait toutefois qu'il fera face à une formation justement réputée pour la force de son front défensif. «Ce que Montréal a accompli aux dépens du Rouge et Or est gigantesque, a-t-il souligné. Empêcher Laval de marquer un seul touché dans deux matchs consécutifs, ça ne s'était jamais vu.

«Et les Carabins sont aussi dangereux en attaque. Le quart Gabriel Cousineau a complété plus de 70% de ses passes cette saison et son groupe de receveurs est exceptionnel. Montréal aura aussi l'avantage de jouer chez lui, devant ses partisans, mais nous avons maintenant l'habitude de terrains "hostiles" et cela est devenu une source de motivation supplémentaire...»

Photo Jeff McIntosh, PC

Les Bisons du Manitoba ont terminé leur saison avec une fiche de 4-4.