Pour certains observateurs, la demi-finale de demain entre les Carabins de Montréal et le Vert & Or de Sherbrooke ne représente qu'une formalité.

Une étape nécessaire avant de passer aux choses sérieuses: une finale de la Coupe Dunsmore entre les Carabins et le Rouge et Or. Ces partisans enthousiastes pourraient bien avoir une mauvaise surprise, demain après-midi. Bien sûr, les Bleus ont déjà battu leurs rivaux sherbrookois deux fois en 2012. Mais l'histoire nous a appris que succès en saison régulière n'est pas nécessairement synonyme de victoire en séries éliminatoires.

Retour en arrière. 29 octobre 2011, la saison régulière vient de se terminer. Au dernier match au calendrier, le Vert & Or battait les Carabins, à Montréal, par la marque de 32-20. Les Verts s'assuraient ainsi du deuxième rang au classement et, donc, de l'avantage du terrain pour la demi-finale québécoise. Quelques jours plus tard, les Carabins se rendaient à Sherbrooke, en terrain hostile, pour affronter une équipe qui les avait déjà battus deux fois, au cours des semaines précédentes.

Contrairement à ce que la logique suggérait, ce ne sont pas les Verts mais plutôt les Bleus qui ont obtenu leur laissez-passer pour la Coupe Dunsmore. Menés par une défense redoutable (3 interceptions) et un jeu au sol destructeur (311 verges et 2 touchés), les hommes de Danny Maciocia étaient rentrés dans la métropole avec une victoire de 33-15 en poche. Les joueurs du Vert & Or, de leur côté, avaient peine à croire que leur saison venait de prendre fin aussi abruptement.

Pourquoi revenir en arrière? Parce que le contexte du match de demain ressemble étrangement à celui de 2011.

Par contre, 12 mois plus tard, les rôles sont inversés.

Cette année, ce sont les Carabins qui ont terminé au deuxième rang. Ce sont eux qui ont battu leurs rivaux à deux reprises. Conséquemment, la rencontre sera présentée à Montréal.

Sur papier, les Carabins devraient l'emporter comme ils l'ont fait en saison régulière, 38-14 et 15-6. Dans les deux cas, la défense montréalaise a complètement muselé l'attaque du Vert & Or.

Le quart Jérémi Roch a peut-être connu une excellente saison, mais il n'a pas été l'ombre de lui-même contre la brigade défensive des Carabins. En combinant les deux rencontres, le numéro 12 des Verts présente des statistiques de 35 en 70, des gains de 404 verges, un touché et une interception. Il s'est également fait rabattre derrière sa ligne de mêlée à huit reprises.

Roch devra faire gaffe, puisqu'il affronte le front défensif ayant réussi le plus de sacs au Canada (39). Menée par l'ailier défensif et nouveau recordman Jean-Samuel Blanc, la défense de l'UdeM se classe également au premier rang national pour les points accordés (102).

Chez les Carabins, le quart Alexandre Nadeau-Piuze semble vraiment en mission; il s'est distingué autant avec son bras qu'avec ses jambes cette saison. Alors que Dame Nature annonce un après-midi froid, venteux et possiblement pluvieux, c'est au niveau du jeu au sol que les Carabins présentent l'avantage le plus net.

Avec Nadeau-Piuze et le porteur Rotrand Sené en tête, les Bleus ont dominé la conférence avec 20 touchés au sol. En comparaison, le Vert & Or n'en a inscrit qu'un seul.

L'offensive sherbrookoise - qui a lancé le ballon plus que quiconque au Québec - n'est certes pas à son mieux dans des conditions climatiques difficiles. L'UdeM, de son côté, présente une équipe bâtie sur mesure pour le football du mois de novembre.

S'ils pèchent par excès de confiance, les Carabins pourraient bien se retrouver dans le même état que le Vert & Or de 2011: la tête basse, les yeux pleins d'eau, en se demandant ce qui vient de se passer.

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L'auteur est rédacteur en chef d'Accrofoot.