Toujours imposante, la défense des Carabins de l'UdeM est devenue cette saison encore plus intimidante et l'ailier Jean-Samuel Blanc y est pour beaucoup.

Le jeune homme de 21 ans n'a pas le gabarit le plus imposant - 6'1 -, mais il compense largement par sa vitesse. Avec déjà huit sacs depuis le début de la saison, Jean-Samuel est le meneur du pays. Et la défense des Carabins est aussi la meilleure, avec seulement 45 points accordés en quatre matchs.

«Je ne suis pas le plus costaud, mais je suis rapide et j'ai de bonnes mains, a raconté Blanc, cette semaine en point de presse. On joue à 100 à l'heure, toujours au maximum et personne ne s'inquiète de commettre des erreurs. Cela nous procure une grande confiance.»

«C'est vrai, je demande aux joueurs de toujours y aller au maximum, a confirmé l'entraîneur Noel Thorpe, responsable de la défense. Nous exigeons beaucoup de nos hommes, dans les salles de classe, mais aussi dans leur approche du sport. Nous voulons qu'ils soient de bons étudiants du football.

«Et nous exigeons les mêmes efforts, quel que soit l'adversaire ou le pointage, ce qui explique sûrement un peu nos succès jusqu'ici cette saison», a poursuivi l'ancien adjoint de Danny Maciocia à Edmonton.

Chocs de titans

À l'approche de deux matchs décisifs contre le Rouge et Or de l'Université Laval - dimanche à Québec et le samedi 13 au Cepsum -, les Carabins ne veulent évidemment pas modifier cette façon de jouer. Et Jean-Samuel Blanc s'estime prêt pour le défi.

«L'année dernière, j'ai souffert d'une mononucléose et je n'ai jamais été au sommet de ma forme, a-t-il rappelé. J'ai raté trois matchs, perdu beaucoup de poids... Le temps de me rétablir, la saison était terminée.»

Entré à l'université en janvier, en arts et sciences, Jean-Samuel a été accepté cet automne dans le programme gestion appliquée à la police et à la sécurité, un domaine où il a à la fois la tête et le physique pour faire un bon boulot. Pour l'instant toutefois, le football prend beaucoup de place.

«J'ai travaillé très fort cet hiver en gymnase pour reprendre du poids et retrouver la forme physique. J'étais prêt au début du camp et j'ai pu tout de suite prendre ma place au sein de l'unité défensive.»

L'exécution avant tout

Les Carabins totalisent déjà 26 sacs, un autre sommet au pays, et même si ces jeux spectaculaires sont souvent l'équivalent d'un touché pour une unité défensive, Blanc préfère se concentrer sur d'autres statistiques.

«C'est vrai que j'essaie toujours d'arrêter l'adversaire derrière la ligne de mêlée, le quart ou le porteur du ballon, mais nous devons avant tout nous concentrer sur l'exécution. Si je ne réussis aucun sac, aucun plaqué, mais que le quart adverse est forcé de lancer le ballon toute la journée, j'aurai fait mon travail.»

Noel Thorpe explique qu'il insiste effectivement sur d'autres statistiques. «Les sacs, les plaqués, même le pointage ne sont pas les chiffres les plus importants pour une défensive. Nous surveillons beaucoup les plaqués ratés et ce que nous appelons les YAC yards (verges gagnées après contact).

«C'est important, par exemple, de plaquer un joueur de façon à ce qu'il cesse sa progression. S'il gagne une ou deux verges en tombant vers l'avant, c'est comme un cadeau qu'on lui fait. Dans un football à trois essais, chaque verge est très importante.»

On devine que ce sera particulièrement crucial au cours des deux prochains week-ends entre les deux meilleures équipes du Québec. Les Carabins et le Rouge et Or sont premier et deuxième en défensive au niveau canadien. L'unité qui accordera le moins de points lors des deux prochains matchs assurera à son équipe le précieux avantage du terrain dans une éventuelle finale provinciale.