Il y a quelques semaines, Mariam Sylla a été reçue à Rideau Hall par le gouverneur général David Johnson avec sept autres athlètes étudiants canadiens qui, comme elle, ont atteint l'excellence autant dans leur sport qu'en classe.

Joueuse par excellence du basketball universitaire québécois, la vedette des Martlets de McGill a maintenu une moyenne de 3,63 sur 4 en pharmacologie, ce qui lui a valu sa nomination au sein du top 8 académique canadien.

Sa recette? «La préparation, explique Mariam. Je suis toujours en avance, probablement trop en fait... J'ai déjà commencé à stresser pour mes examens de mi-session! Mes amies me disent toujours de relaxer, mais je préfère être prête longtemps à l'avance et arriver aux examens plus détendue.»

Originaire de Conakry en Guinée, Mariam est arrivée au Québec à l'âge de 13 ans, sans jamais avoir joué au basketball. «Un entraîneur de Saint-Laurent m'a invitée à participer à un camp de sélection, rappelle Sylla. J'étais déjà grande [elle mesure maintenant 6 pi 1 po], mais très gênée. J'ai tout de suite aimé ça et cela m'a permis de me faire des amies!»

C'est là qu'elle a rencontré Dianna Ros, la dynamique meneuse de jeu des Martlets, qui était aussi avec elle au Cégep Montmorency. «C'est à "Momo" que j'ai vraiment commencé à développer mon jeu, explique Mariam. On a eu du succès, avec notamment une saison parfaite, et ça m'a permis d'obtenir des offres des États-Unis.

«Je pensais aller à New York, avec une bourse de l'université Marist, mais le programme académique ne me convenait pas. McGill a un excellent programme de basketball, tant chez les femmes que chez les hommes, et la possibilité d'étudier en pharmacologie m'a convaincue que c'était la meilleure option pour moi.

«Mon père est pharmacien et j'aimerais entreprendre mes études dans ce domaine après mon baccalauréat ici. Laval et Montréal offrent le programme; je verrai ce qui me convient le mieux.»

Contribuer

Mariam n'est pas retournée à Conakry depuis 10 ans, même si elle y a beaucoup de famille et que son père y possède une pharmacie. «Je pensais y aller l'été dernier, mais avec la fièvre Ebola, nous avons préféré annuler le voyage. La situation est apparemment moins grave en ville et mon père est reparti il y a quelques semaines.

«Je vais y retourner un jour, c'est certain. Mais je ne sais pas si j'y vivrai. J'aime bien Montréal et on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Cela dit, j'aimerais apporter une contribution en Guinée. Peut-être en lien avec mes études, peut-être aussi en travaillant à développer le sport dans les écoles, pour les filles en particulier. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine.»

Cocapitaine des Martlets, Mariam est très impliquée dans les différentes activités communautaires de l'équipe. Et sur les parquets, elle continue d'imposer sa présence. «J'essaie de m'améliorer en offensive [elle est déjà la meilleure pointeuse des Martlets...], mais je crois que ma plus grande contribution au succès de l'équipe tient à mon intensité en défensive.»

Les joueuses adverses savent toutes qu'elle est vraiment la patronne sous les paniers, et elle n'hésite pas à jouer des coudes pour contrôler la situation. Encore meneuses de la ligue québécoise, les Martlets sont classées deuxièmes au Canada et pourraient menacer les Lancers de Windsor aux nationaux.

«Nous les avons affrontées récemment en match hors-concours et cela a été très serré, rappelle Mariam. On s'approche d'elles, c'est certain, mais il faudra auparavant gagner le championnat provincial. Le niveau est très bon au Québec et il faut prendre toutes nos adversaires au sérieux.»