Boston est l'un des pôles du hockey universitaire aux États-Unis et les quatre principales équipes - Boston College, Boston University, Harvard et Northeastern - se disputent chaque année une compétition pour la suprématie locale qui fait salle comble au TD Garden. L'enjeu? Le fameux Beanpot.

Cette année, ce sont les négligés de Northeastern qui ont volé la vedette, menés par deux Québécois: Kevin Roy chez les garçons et Chloé Desjardins chez les filles, tous deux nommés joueurs par excellence du tournoi.

Roy, un choix de quatrième ronde des Ducks d'Anahein au repêchage de 2012, a marqué cinq buts en deux matchs, mais il n'a pu empêcher les Huskies de s'incliner devant Boston College en finale.

Produit du programme sports-études, Roy a ensuite opté pour les «high schools» américains, connaissant notamment une saison remarquable en 2011-2012 à Lincoln, un «prep school» réputé.

«Je voulais être bien préparé pour l'université», expliqué l'étudiant de 19 ans, dont le frère Derick est aussi à Northeastern. J'avais d'abord opté pour l'Université Brown, mais des choses ont changé là-bas et j'ai préféré la possibilité de venir ici, avec mon frère. Le programme de hockey est plus fort à Northeastern et c'est stimulant de jouer au hockey dans une ville où ce sport est très populaire.

«Ça va super bien sur la glace, même si on aimerait gagner plus souvent. La compétition est très vive dans notre conférence. Je suis en études générales pour l'instant, mais j'aimerais aller rejoindre mon frère au Business School.»

Au rythme ou il accumule les buts, Kevin pourrait toutefois devoir mettre ses études en veilleuse pour jouer au hockey professionnel. «C'est sûr que j'y pense, reconnaît le jeune homme de Lac-Beauport. Jouer dans la LNH a toujours été mon rêve. Sinon, je serais tenté par l'Europe...»

De Saint-Prosper à Boston

L'équipe féminine de Northeastern est peut-être la moins bien cotée à Boston, mais elle est quand même du top 10 national! Les Huskies retrouvaient les formations de Boston College (2e), Boston University (3e) et Harvard (5e) dans le Beanpot et elles ont vaincu les deux premières pour enlever le titre.

Leur vedette: Chloé Desjardins, une autre des excellentes gardiennes de but développées au Québec. Approchée par plusieurs formations universitaires américaines et canadiennes, elle a opté pour Northeastern en raison de la présence d'un entraîneur-chef réputé pour son travail avec les gardiens. Après une année à patienter derrière Florence Schelling, la gardienne attitrée de l'équipe nationale de Suisse, Chloé est partante cette saison et s'en acquitte fort bien.

«C'est à l'extérieur de la glace que c'est plus difficile, avoue la jeune femme de 20 ans. Je viens de Saint-Prosper, un tout petit village en Beauce, et l'adaptation n'a pas été facile. J'avais déjà étudié aux États-Unis, au Brewster Academy, mais c'était dans un petit village du New Hampshire et, à part l'anglais, je n'étais pas trop dépaysée.

Je m'ennuie beaucoup de ma famille, de mes proches; surtout que ma meilleure amie, une Québécoise qui jouait au basketball pour Northeastern, a décidé de rentrer à la maison parce qu'elle trouvait ça trop dur... En tout cas, je coûte cher à mes parents en téléphone et en magasinage!»

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QUATRE GÉANTS...

Boston est une ville universitaire s'il en est une avec plus de 50 institutions d'enseignement supérieur. Quatre universités se détachent toutefois du groupe par leur taille et leur réputation: Boston University (32 000 étudiants), Harvard (26 000), Northeastern (24 000) et Boston College 15 000). Si Harvard se targue d'avoir été fondée en 1636, les trois autres ont aussi une riche tradition puisqu'elles ont été créées au XIXe siècle. Trois autres universités - Suffolk, Taft et Massachusetts (Boston) - ont également plus de 10 000 étudiants, tout comme le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Sur le plan sportif, si beaucoup d'institutions ont des programmes de sports universitaires, seules les équipes des quatre grandes universités évoluent dans les rangs supérieurs de la NCAA.