C'est au hockey que les formations universitaires de Boston obtiennent leurs plus grands succès et les joueurs québécois n'y sont pas étrangers, bien au contraire. Découvrez trois athlètes étudiants qui aident les équipes de Boston University, Northeastern et Harvard à briller sur la scène nationale... sans oublier leurs rivalités historiques sur la scène locale!

On ne présente plus Marie-Philip Poulin, l'héroïne de la finale olympique de hockey féminin, à Vancouver, que plusieurs considèrent comme la meilleure joueuse au monde. Depuis trois ans, la jeune femme de 22 ans évolue avec les Terriers de Boston University, et elle apprécie toujours plus son expérience.

«Nous avons la chance d'avoir une glace juste pour nous - (l'équipe masculine de BU évolue dans un autre amphithéâtre, juste à côté, sur l'immense campus) - et nous sommes vraiment bien installées, avec un gymnase tout proche, un grand vestiaire.»

Ce jour-là, les Terriers viennent de remporter un autre match et les joueuses sont de retour sur la glace pour patiner avec leurs partisans, des enfants beaucoup et plusieurs jeunes filles des équipes de hockey mineur de la région.

À Boston University, une tradition veut qu'il y ait toujours deux capitaines, une senior et une junior. La plus jeune garde son poste deux ans, assurant ainsi une certaine continuité. Marie-Philip a évidemment hérité du poste junior cette année et elle s'impose encore comme la meneuse des Terriers, une équipe qu'elle a propulsée au premier plan de la scène nationale avec une présence en finale du Frozen Four en 2011.

Marie-Philip partage une résidence universitaire avec ses équipières des Terriers et elle avoue ne pas profiter beaucoup des attraits de Boston. «Avec le hockey et les études, je n'ai pas beaucoup de temps pour sortir, explique-t-elle. Quand j'ai du temps libre, j'aime bien aller marcher sur le bord de la rivière, juste à côté.

«Je viens de la campagne et, même si je me suis bien adaptée à Boston - ça me rappelle beaucoup Montréal -, je ne suis pas vraiment une fille de la ville. En fait, je passe la plupart de mon temps à l'aréna.

Son entraîneur, Brian Durocher, un vétéran du programme olympique américain, s'étonne toujours autant de ses qualités. «S'il existe une meilleure joueuse de hockey quelque part, j'aimerais bien qu'on me la présente, a souligné Durocher, en entrevue. Si elle avait été un peu plus orgueilleuse, Marie-Philip aurait déjà réécrit tout le livre des records de la NCAA...

«Mais c'est une fille d'équipe, aussi bonne aux deux bouts de la patinoire, et sa plus grande qualité est certes de rendre ses coéquipières meilleures par sa seule présence. Son éthique de travail est exceptionnelle et elle est aussi motivée aujourd'hui qu'elle l'était il y a deux ans, quand elle est arrivée avec nous.»

Bien remise d'une grave blessure à la rate qui lui a fait manquer une bonne partie de la dernière saison, Marie-Philip vient de mener les Terriers à un autre titre de la conférence Hockey East et elle espère atteindre le Frozen Four encore cette année. D'autant plus qu'elle devra prendre une pause de ses études la saison prochaine afin de préparer les Jeux de Sotchi avec l'équipe canadienne à Calgary.

«Si je suis choisie (vous voulez gager...), c'est sûr que cette vie d'athlète étudiante va me manquer, concède-t-elle. Mais je ne peux passer à côté de la chance de représenter mon pays. Et je reviendrai en 2014 pour ma dernière année d'éligibilité.»