À environ 30 minutes du centre-ville, dans Chestnut Hill, le campus de Boston College est imposant. Et aucune autre université de la région n'accorde autant d'importance aux sports.

Les Eagles ont signé plusieurs beaux exploits au cours des décennies. Devant le vaste complexe sportif, une statue de Doug Flutie rappelle sa fameuse «Hail Flutie», une passe de touché de 63 verges sur le dernier jeu du match, en novembre 1984, qui avait permis de vaincre la puissante formation de Miami.

Boston College a encore de bonnes équipes de football, de hockey, mais aussi de basketball et l'un de ses joueurs étoiles est le garde québécois Olivier Hanlan, l'un des meilleurs espoirs du basketball canadien. C'est lui qui nous a fait découvrir l'endroit, il y a quelques semaines.

Olivier s'est vite imposé avec les Eagles. À sa première saison, le «point guard» de 6'4 est le deuxième pointeur de l'équipe (14,4 points par match) et a toujours été sur le cinq partant.

«Je suis vraiment heureux ici. Le sport, c'est vraiment gros à Boston College et nos installations sont incroyables», explique Olivier en nous montrant du bras tout ce qui nous entoure.

Les Eagles jouent leurs matchs dans un amphithéâtre de 8500 places, le Conte Forum. Ils y disposent - en coulisse - d'un immense gymnase avec terrain d'entraînement et leur vestiaire est aussi impressionnant que celui du Canadien au Centre Bell.

Une vaste salle de presse accueille les nombreux journalistes assignés à la couverture régulière des activités sportives du Boston College. Les médias de la région accordent une grande importance au sport universitaire et les performances des Eagles sont les plus suivies.

«Comme je suis en première année, j'habite à l'autre bout du Campus, explique Olivier. Je prèfère donc passer la plupart de mon temps ici, au Conte Forum, avec mes coéquipiers. Nous avons des salons pour travailler, étudier, des tuteurs pour nous aider.»

Ce sont des membres du programme national canadien, les cousins Kris et Corey Joseph notamment, qui ont guidé Hanlan vers le Boston College en raison de la qualité du programme et de la réputation de l'entraîneur Steve Donahue. «J'ai vite gagné sa confiance, raconte Olivier. Il m'encourage à prendre les lancers décisifs - même en fin de match - et à prendre le contrôle de l'offensive.

«Nous évoluons dans la (conférence) ACC contre de grosses équipes - Duke, Miami, North Carolina. C'est sûr qu'on aimerait gagner plus souvent, mais nous jouons de bons matchs et j'apprends beaucoup. À long terme, l'idée de jouer professionnellement m'a toujours attiré et je rêve de la NBA, bien sûr. Je pourrais aussi aller en Europe.»

À tout juste 20 ans, Olivier Hanlan a bien le droit de rêver, d'autant plus qu'il a visiblement les atouts pour réussir.

* * *

Un exemple de courage

Nous avons été accueillis au Boston College par Olivier Hanlan, mais aussi par le directeur des communications des Eagles, Dick Kelley. Ce dernier a reçu un diagnostic de la maladie de Lou Gehrig en 2011 et, malheureusement, la progression des troubles a été fulgurante. Confiné à un fauteuil roulant et communicant difficilement, Kelley occupe toujours son poste. Les joueurs lui vouent un grand respect, prenant toujours le temps nécessaire pour échanger avec lui, comme Olivier l'a fait durant notre visite.

«C'est un jeune homme formidable, nous a raconté Kelley, s'exprimant grâce à un petit appareil électronique. Son succès ne l'a pas changé et on voit qu'il a été élevé avec de bonnes valeurs. C'est le genre de joueur que toutes les équipes rêvent d'avoir.»

Difficile de ne pas respecter l'opinion d'un homme qui recevra cette semaine le Prix annuel du courage remis par l'Association américaine des journalistes de basketball.