La skieuse acrobatique russe Maria Komissarova est la première athlète très gravement blessée aux Jeux olympiques de Sotchi samedi, touchée à la colonne vertébrale lors d'un entraînement de skicross, une discipline où les risques sont omniprésents.

Samedi soir à 21 h (midi au Québec), la Fédération russe de freestyle (FFR) a qualifié son état de «sérieux et stable», soulignant que l'athlète est «consciente». «Un pronostic sera délivré au plus tôt dans trois à quatre jours», a indiqué la FFR.

Tombée dans les «vagues», une série de bosses rapprochées sur le parcours olympique de skicross de Rosa Khoutor, Komissarova a été transportée d'urgence à l'hôpital de Krasnaïa Poliana, le plus proche, construit spécialement pour les JO.

Sérieusement touchée à la colonne vertébrale, la skieuse âgée de 23 ans a subi une intervention chirurgicale avec succès, a-t-on appris auprès du CIO. L'opération a duré six heures, selon l'agence officielle Itar-Tass.

Mirazli Samedov, médecin-chef de la Fédération (FFR) -- dont le skicross est l'une des disciplines -- s'est rendu au chevet de Komissarova, mais n'a fait aucune déclaration à la presse.

Selon l'agence russe R-Sport, Komissarova souffrirait en fait d'une fracture au niveau de la colonne vertébrale, avec déplacement.

«Pas de risques, pas de champagne»

Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, cité par l'agence Ria Novosti, a déclaré à des journalistes que, selon de premières informations, cet accident n'était «en rien lié aux infrastructures et à l'état de la neige».

La Russe, qui ne fait pas partie des cadors de la discipline (1 podium en Coupe du monde en 2012), ne pourra pas défendre ses chances aux Jeux olympiques, a ajouté sa Fédération.

Selon la biographie rédigée par les services de presse des Jeux olympiques, sa devise est «Celui qui ne prend pas de risques ne boit pas de champagne».

En skicross, discipline olympique du ski freestyle depuis 2010, les concurrents dévalent à quatre ou à six une longue piste étroite parsemée de virages relevés, de grands sauts et d'autres obstacles, comme des bosses, qui ressemble en fait à un parcours de motocross.

Deux décès en 2012

Cette épreuve relativement jeune peut être dangereuse, à l'instar des autres disciplines du freestyle. Le 10 mars 2012, le Canadien Nick Zoricic était décédé des suites d'un lourd traumatisme neuro-crânien après une lourde chute lors d'une course de Coupe du monde à Grindelwald (Suisse). L'ancien skieur alpin de 29 ans s'était déporté à la sortie du dernier saut du parcours et avait violemment percuté les filets de protection situés au niveau de la ligne d'arrivée.

Deux mois auparavant, le ski freestyle canadien avait déjà été endeuillé par le décès d'une des vedettes du half-pipe, Sarah Burke, à la suite de dégâts irréversibles infligés à son cerveau lors d'une chute à l'entraînement à Park City (ouest des États-Unis).

En 2007, la Française Sandra Laoura avait été gravement touchée au dos en chutant à l'entraînement en ski de bosses, autre spécialité du ski freestyle. Depuis, elle n'a pas retrouvé l'usage de ses jambes.

En 2010, l'un des espoirs français du skicross, Florent Astier, avait également perdu l'usage de ses jambes après une chute à Lake Placid (États-Unis).

D'autres athlètes se sont déjà blessés aux Jeux de Sotchi, dont les épreuves ont débuté le 8 février et s'achèveront le 23.

Entre autres, le snowboardeur norvégien Torstein Horgmo s'est fracturé la clavicule, deux skieurs de bosses, l'Américaine Heidi Kloser et le Français Guilbaut Colas, se sont rompus le ligament croisé antérieur d'un genou. La skieuse de slopestyle canadienne Yuki Tsutoba a cumulé une fracture de la pommette et une commotion cérébrale.