À 35 ans, Caroline Calvé est la plus âgée de l'équipe canadienne de surf des neiges, mais l'athlète d'Aylmer est probablement la plus enthousiaste à l'idée de courir à Sotchi. Arrivée au surf dans la vingtaine, Caroline a mis plusieurs années à acquérir les qualités qui lui permettent d'être l'une des meilleures sur le circuit de la Coupe du monde depuis quelques saisons.

«J'ai l'impression de n'être vraiment devenue une athlète qu'après ma première participation aux Jeux, à Vancouver en 2010, a-t-elle raconté avant son départ pour Sotchi. Mon entraînement est devenu beaucoup plus rigoureux, ma préparation mentale aussi...»

Seulement 20e à Vancouver en slalom géant parallèle, Calvé a un peu hésité avant de repartir pour quatre ans d'une vie faite d'efforts et de sacrifices. Quand elle a vraiment été certaine de sa décision, elle s'est investie à 100 %. Il fallait la voir, l'automne dernier, préparer la saison la plus importante de sa carrière dans les locaux de la Bat Cave, petit gymnase de Rosemont, en donnant toujours le maximum... et même un peu plus.

«J'avais l'impression de n'être pas allée au bout de mes possibilités, explique-t-elle. Je savais que je pouvais encore m'améliorer, surtout sur le plan psychologique. J'étais arrivée à Vancouver en me disant que j'allais gagner une médaille, alors que je n'étais pas du tout prête pour ça.»

Quatre ans plus tard, Caroline Calvé ne parle plus de médaille, même si ses chances de monter sur le podium sont bien réelles, aussi bien en slalom géant, sa «spécialité», qu'en slalom, une discipline qui fait son entrée aux Jeux et où elle a remporté deux épreuves de Coupe du monde depuis un an.

«J'ai compris que je devais me concentrer davantage sur le processus que sur le résultat, insiste celle qui a travaillé avec le psychologue sportif Pierre Beauchamp. Si je contrôle bien tous les éléments de ma préparation, si je réussis à créer le bon environnement psychologique dans ma tête, tout va bien aller.»

Et c'est justement pour éviter les distractions que Calvé et ses équipiers de l'équipe de surf des neiges alpin ne sont arrivés à Sotchi qu'après les cérémonies d'ouverture, leurs compétitions n'étant prévues que les 19 (slalom géant parallèle) et 22 février (slalom parallèle).

«La folie des Jeux peut en inspirer certains alors que d'autres ont besoin de rester à l'écart; il n'y a pas de solution miracle, explique-t-elle. De mon côté, je suis très heureuse de ne pas y aller parce que nous conserverons le même horaire qu'en Coupe du monde.

«On arrive quatre ou cinq jours avant la Coupe du monde. On s'entraîne un peu, on fait une compétition, on a une journée de congé, on fait une autre compétition et on s'en va. C'est à peu près la même chose que d'habitude et ça m'aide à me mettre dans ma zone de confort.»

Deux courses comme les autres?

Difficile d'y croire.

Mais Calvé aura tout le temps de le réaliser après les Jeux, si elle enlève la médaille que bien des experts lui prédisent.