Le biathlonien Jean-Philippe Le Guellec a réalisé toute une performance en prenant le cinquième rang du sprint de 10 km, samedi, aux Jeux de Sotchi. À ses troisièmes et derniers Jeux olympiques, le Québécois a signé sa meilleure performance en terminant à seulement quatre secondes d'un podium et à moins de dix secondes du vainqueur, le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen.

Malgré une faute à son deuxième passage au champ de tir, Bjoerndalen a obtenu le meilleur chrono, parcourant la distance en 24 min 33,5 s. L'Autrichien Dominik Landertinger (+1,3 seconde) et le Tchèque Jaroslav Soukup (+5,7 secondes), tous deux parfaits avec leur carabine, ont suivi en deuxième et troisième place.

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Également impeccable au tir, Le Guellec a quant à lui inscrit un temps de 24 min 43,2 s pour terminer à 9,7 secondes du champion olympique. Il a notamment devancé le Français Martin Fourcade, multiple médaillé des mondiaux et des Coupes du monde, qui a pris le sixième rang.

« Ç'a été une super course, a raconté Le Guellec en entrevue à Sportcom. Je me sentais vraiment bien au niveau du ski. Le parcours est difficile, alors la discipline était le mot d'ordre. Ça aurait été facile de partir trop vite. J'ai collé à mon plan et ç'a porté fruit. »

Le résident de Val-Bélair a eu une pensée pour les Jeux de Vancouver, où il avait fini sixième de l'épreuve en ratant une cible. Il voulait s'assurer que cela n'arrive pas cette fois. « Autant le parcours est difficile que l'entrée est facile au champ de tir. Les pénalités n'étaient donc pas une option. En 2010, j'avais raté une cible au tir debout et je voulais vraiment améliorer mon rang ici. Je suis content d'être parvenu à accomplir ça aujourd'hui. Ç'a été une performance très solide. »

Au dernier tour, Le Guellec savait qu'il n'était pas loin d'une médaille puisque les techniciens de l'équipe canadienne pouvaient lui communiquer l'écart le séparant de la tête. « J'ai donné tout ce que je pouvais. Quand j'ai rallié la ligne d'arrivée, il y a eu une petite déception de finir cinquième, mais en même temps, je n'aurais pas pu faire plus. »

L'entraîneur Jean Paquet, s'est lui aussi réjoui du résultat de son protégé.  « C'est une très bonne performance. »

« Il a manqué un peu de vitesse à la fin, a-t-il constaté. Nous avons travaillé avec lui son dernier tour et il a quand même été rapide aujourd'hui. Mais il faut qu'il en regagne encore pour les prochaines courses. Il a prouvé qu'il était dans la game en ski et en continuant d'exceller au tir, il peut espérer faire encore mieux. »

 « Faire l'impasse sur la dernière Coupe du monde a beaucoup aidé, car il a progressé beaucoup à l'entraînement ces deux dernières semaines, a poursuivi l'entraîneur. C'est ce qui fait que maintenant, il est capable d'améliorer ses temps en ski, comparativement au début de la saison. »

Des compatriotes de Le Guellec ont également bien fait samedi. L'Albertain Nathan Smith (25 min 9,7 s - parfait au tir) a pris le 13e rang, Brendan Green (25 min 31,7 s - une cible ratée), des Territoires du Nord-Ouest, le 23e et le Saskatchewanais Scott Perras (27 min 32,1 s - 3 cibles ratées) le 74e.

Les quatre Canadiens, qui uniront leurs efforts en relais, pourraient être dans la course au podium.

Jean Paquet y croit. « Nous avons l'équipe canadienne masculine la plus forte que nous n'avons jamais eue aux Jeux olympiques. Je me permets de rêver et de croire qu'ils peuvent atteindre le podium, ou du moins, obtenir le meilleur résultat canadien de l'histoire. »

« D'un point de vue d'équipe, ce sont de super performances, alors c'est sûr que c'est encourageant », a mentionné Le Guellec.

Chose est certaine, la poursuite de 12,5 kilomètres de lundi s'annonce excitante. « Surtout que je serai bien placé. La stratégie sera la même. Je resterai collé à mon plan et garderai ma tête sur mes épaules », a conclu le principal intéressé.

Photo Lee Jin-man, AP

Le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen.