Équipe Canada ne s'attendait pas à un match facile contre la Finlande. Elle a été servie. Il aura fallu un passage en prolongation, dimanche, pour que le Canada l'emporte par la marque de 2-1 et passe directement en quarts de finale.

Les hommes de Mike Babcock ont peiné contre une formation finlandaise diminuée en raison des blessures. Quelle allure aurait eue ce match si Mikko et Saku Koivu ainsi que Valtteri Filppula et Aleksander Barkov avaient revêtu l'uniforme bleu et blanc de la Finlande? Impossible de savoir.

Ce qui est sûr, c'est que l'entraîneur d'Équipe Canada s'est porté à la défense des siens. «Chaque fois que je viens en Europe à la tête d'une équipe, personne ne semble content de nous. Mais je pense qu'on rivalise avec toutes les formations», a lancé Babcock, qui s'est dit satisfait du résultat obtenu dans la douleur.

«On dit souvent: "ah, ces joueurs-là ne jouent pas dans la LNH..." Mais là, ils jouent pour leur pays et ils jouent comme des fous, a-t-il ajouté. Et ils nous rendent les choses difficiles.»

Les choses difficiles vont se poursuivre. L'équipe canadienne entamera mercredi la portion du tournoi à élimination directe. Elle connaîtra demain l'identité de son adversaire des quarts de finale - soit le vainqueur du match entre la Suisse et la Lettonie.

Babcock admet toutefois que l'équipe a besoin de quelques ajustements. «On va faire des changements aux trios, c'est certain, dit-il. On va analyser le match contre la Finlande, on va étudier notre prochain adversaire et on va faire ce qu'il faut pour gagner.»

Les défenseurs à la rescousse

Encore une fois, pour l'équipe canadienne, les buts sont venus de la ligne bleue. Et encore une fois, ils sont venus d'un certain Drew Doughty, qui a réussi un doublé. Le joueur des Kings de Los Angeles a marqué dans chacun des trois matchs du Canada et a amassé quatre buts et une passe jusqu'à maintenant.

«C'est incroyable. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, je ne compte pas de buts comme ça d'habitude», a expliqué, l'air sincèrement étonné, le joueur de 24 ans.

Tuomo Ruutu a marqué l'unique but de la Finlande, en déviant un tir du défenseur Ossi Vaananen. Carey Price a fait face à 15 tirs, alors que Tuukka Rask en a reçu 27.

Patrice Bergeron explique que le style de jeu des équipes européennes complique le travail des attaquants canadien. «Il n'y aura pas de match facile dans ce tournoi. Ils arrivent à garder nos joueurs à l'extérieur de l'enclave et à nous empêcher de tirer», dit-il.

Babcock a confiance en Crosby

La production de presque tous les attaquants fait défaut, et Sidney Crosby n'échappe pas à la règle. Le premier centre d'Équipe Canada a deux passes et cinq tirs au filet en trois matchs.

Tout comme Bergeron, il attribue les ennuis des joueurs d'attaque aux systèmes de jeu européens et à la grande patinoire internationale.

«Ils protègent bien le but et le centre de la glace. On doit se battre pour chaque centimètre au centre», note le joueur des Penguins de Pittsburgh.

«Je pense qu'on a fait de bonnes choses aujourd'hui. Il y a de très bonnes équipes, de très bons gardiens ici. L'important, c'est de sortir de la glace comme une meilleure équipe que lorsqu'on y a mis les pieds, et je pense qu'on a réussi», a-t-il ajouté

Mike Babcock a défendu son joueur-vedette. S'attend-il à davantage de Sidney Crosby? «Tout le monde évalue Sid sur les buts. J'évalue Sid sur les victoires. C'est pour ça qu'on est venus ici», a répondu l'entraîneur.

Pour l'instant, Équipe Canada gagne. Elle espère le faire encore une fois en quarts de finale contre le vainqueur du match de mardi entre la Suisse et la Lettonie.

Mais comme on l'a vu contre la Finlande, rien n'est acquis pour les champions olympiques en titre. «Les choses ne deviendront pas plus faciles à partir de maintenant», a dit Crosby, réaliste.

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Ils ont dit

> Jeff Carter: «On se rapproche des matchs du genre de celui entre les États-Unis et la Russie. On se rapproche des matchs un peu fous. Ça va être excitant.»

> Tuukka Rask: «Malgré les blessures, si on joue agressivement en défense et qu'on protège le filet, on peut gagner. On en a eu un bel exemple aujourd'hui, mais malheureusement, ça n'a pas été assez.»

> Teemu Selanne: «Pas mal de nos gars n'avaient jamais joué contre de grandes vedettes comme ça. Mais à partir du moment où ils se sont rendu compte qu'ils pouvaient rivaliser, les choses se sont mises à mieux aller pour nous.»

> Erkka Westerlund, entraîneur finlandais: «D'avoir réussi à tenir tête au Canada, je pense que ça va donner de la confiance à plusieurs de nos jeunes joueurs pour le reste du tournoi.»