Aucun joueur originaire du Canada n'a récolté plus de points que Claude Giroux depuis le début de la saison 2011-2012. Ni Sidney Crosby, ni Steven Stamkos, ni John Tavares.

Pourtant, le capitaine des Flyers de Philadelphie fait partie des joueurs qui ont été ignorés par Équipe Canada en vue des Jeux olympiques de Sotchi.

Giroux cachait mal sa déception au sortir de l'entraînement matinal précédant le match entre les Flyers et les Devils du New Jersey.

«C'est sûr que je suis déçu, a-t-il avoué. J'ai déjà dit que c'était l'un de mes rêves de m'aligner pour Équipe Canada. Quand je regarde la liste des joueurs qui ont été retenus, il y a quand même beaucoup de talent au sein de ce groupe-là.»

Dans le vestiaire des Flyers, tout le monde se grattait la tête.

«On s'attendait à ce qu'il soit là, a admis Sean Couturier. Avec son talent et son caractère, je pense qu'il a tout ce que l'équipe canadienne recherchait. C'est dur à comprendre.

«Depuis deux mois, il est notre meilleur joueur et il nous mène sur la glace comme en dehors. Il nous a replacés.»

«Ça fait deux ans qu'on joue dans le même trio et j'étais convaincu qu'il aurait sa place à Sotchi, a ajouté l'ailier Jakub Voracek. Je sais que le Canada compte sur plusieurs bons joueurs, mais 95% des gens devaient penser qu'il serait là.»

Rester prêt

C'est Steve Yzerman lui-même qui a appelé Giroux en matinée pour lui faire part de sa décision. «La conversation a été brève», a précisé le Franco-Ontarien.

Il n'a pas été question de la possibilité qu'il soit l'un des premiers joueurs appelés en renfort si une blessure survenait.

«Il peut prendre ça de deux façons, estime l'entraîneur adjoint des Flyers, Ian Laperrière. Il peut dire "tant pis", ou alors "je vais leur montrer". Il y a encore de l'espoir. On ne souhaite pas de blessure à personne, mais Claude doit s'arranger pour rester dans le groupe au cas où quelqu'un se blesse.

«Il ne faut pas qu'il fasse de commentaires. Mais je sais qu'il n'est pas comme ça. C'est un gars de caractère, il en a dans le ventre, et il est frustré simplement parce qu'il voulait représenter son pays.»

Giroux a-t-il écopé en raison de son début de saison difficile? Avait-on de la difficulté à lui définir un rôle? Sa blessure subie au golf cet été, qui lui a fait rater le camp d'orientation d'Équipe Canada, lui a-t-elle nui?

«Ces questions-là sont pour Équipe Canada, a-t-il répondu. Ce sont eux qui prennent les décisions. Moi, je suis un joueur de hockey, mon travail était de présenter mon produit sur la glace, de faire de mon mieux, et je n'y suis pas parvenu. Je dois maintenant tourner la page.»

Lecavalier déçu pour St-Louis

L'omission de Giroux fera jaser, mais celle de Martin St-Louis le fera au moins autant.

Le vétéran du Lightning de Tampa Bay n'a plus 26 ans comme Giroux. Il en a 38 et son rêve olympique pourrait bien s'être éteint pour de bon.

«Je ne sais pas ce qu'ils ont pu lui dire, mais j'ai été surpris, a commenté son ami et ancien coéquipier Vincent Lecavalier. On entend parler du fait qu'ils se préoccupaient de créer des duos, c'est peut-être ça...

«Quand on ne joue pas avec Martin, même si l'on sait qu'il est bon, on ne réalise pas à quel point il est intelligent et comprend le jeu. Il est responsable et il connaît la game. C'est lui qui, par exemple, m'a amené à étudier le hockey par le biais de la vidéo.

«Mais c'est la vie.»

Lecavalier, lui, n'a jamais entretenu l'espoir d'aller à Sotchi, car il n'avait même pas été invité à Calgary, au mois d'août, pour le camp d'orientation de l'équipe canadienne.