Alors, fans du bleu-blanc-noir, faut-il être maso pour apprécier le Titi show? Samedi, au New Jersey, Thierry Henry a encore une fois prouvé qu'il aimait jouer contre l'Impact en ajoutant un nouvel opus à sa petite collection de matchs inoubliables contre Montréal.

Deux buts - dont un à 37 ans sur tête plongée - et une passe décisive parfaitement dosée ont fait mal paraître une défense montréalaise qui avait pourtant bien négocié la première moitié de la rencontre.

Période de rentrée scolaire oblige, le onze de Frank Klopas devra tirer des leçons de l'hécatombe de la deuxième mi-temps au Red Bull Arena pour mieux préparer les deux prochains matchs de Ligue des champions, contre les Taureaux.

Peut-on se permettre de laisser Henry descendre en milieu de terrain sans qu'il soit pris en filature? Et le fragile flanc gauche de la défense montréalaise peut-il résister à des débordements si l'ailier du même côté ne pense pas à se replier? De la révision de matière, si on veut. Car dans ces deux cas, poser la question, c'est pratiquement y répondre.

Encore faut-il apporter des solutions qui n'amoindriront pas la capacité du groupe à contre-attaquer. Un milieu renforcé avec Bernier, Gorka et Mallace? En tenant pour acquis que Di Vaio joue seul devant, ça ne laisserait que deux places pour Piatti, Romero, Mapp ou Duka. Bref, le premier examen aura lieu à la mi-septembre, en espérant que personne ne décroche d'ici là.

Changement de garde

Henry en est-il à ses derniers tours de piste en Ligue majeure? Le mystère plane toujours sur la trajectoire qu'empruntera la carrière de l'artiste français au terme de la saison. Un retour en Europe pour conclure sa tournée d'adieu semble plus probable qu'un renouvellement de contrat en MLS. Si Didier Drogba a renoué avec les Blues à Chelsea, j'en connais chez les Gunners qui ne cracheraient pas sur un retour similaire de leur enfant prodigue pour relancer Arsenal.

Le circuit Garber regrettera sans doute le départ d'une de ses plus grandes vedettes - sans oublier que Landon Donovan a également annoncé sa retraite imminente -, mais il faut savoir que la ligue misera sur de nouveaux visages dès l'an prochain. David Villa et Frank Lampard seront les têtes d'affiche du New York City FC - une nouvelle franchise - tandis qu'Orlando fera de Kaka son héros.

Parions que des organisations comme New York (Red Bulls) et Los Angeles voudront ramener une part de glamour à leur effectif avant la prochaine campagne. Et qu'en sera-t-il du prochain numéro 9 du bleu-blanc-noir? Par ailleurs, les rumeurs entourant l'arrivée éventuelle du catalan Xavi sont persistantes, bien qu'il vienne d'entamer la saison au Barça. Bref, ce changement de garde annoncé en MLS a déjà de quoi nous mettre l'eau à la bouche en vue de la prochaine année.

Pendant ce temps, l'été tire à sa fin, mais la diète quotidienne de foot profite (enfin) d'un supplément de variété avec la reprise des différents championnats européens depuis une semaine. Variété? Vous me direz que ce sont toujours les mêmes, mais rien de mieux qu'un vieux classique revisité. Comme le Barça à la sauce Luis Enrique qui nous a permis de retrouver un Lionel Messi nettement plus étincelant que dans les derniers mois et de découvrir une nouvelle perle de 18 ans nommée Munir.

Même la présence au coup d'envoi d'un chat noir sur la pelouse du Camp Nou ne devrait pas empêcher le Barça de respirer en attendant les retours de Neymar et Luis Suarez.

Et pour pimenter un début de saison assez fade, Manchester United espère dorénavant compter sur le remuant Angel Di Maria. L'Argentin devrait endosser le numéro 7 à Old Trafford, même si son jeu rappellera davantage Ryan Giggs et ses slaloms que les légendaires Ronaldo ou Cantona. De son côté, Liverpool fait le pari que Mario Balotelli sèmera la terreur chez les défenses adverses plutôt que chez les riverains de la Mersey. Un élève à mauvaise réputation pour restaurer l'espoir chez les Reds... J'ai comme l'impression que ça pourrait mal tourner.