Un match excitant, avec des séquences prometteuses et d'autres franchement plus décourageantes. Voilà à quoi se résume le début de saison du bleu-blanc-noir à Dallas. Mais en bout de ligne, encore une fois, comme dirait Nick De Santis, toujours pas de pactole pour l'Impact au Texas. Depuis son arrivée en ligue majeure, le onze montréalais a une fiche de un match nul et quatre défaites en cinq matchs dans l'État de l'étoile solitaire. Au terme des 90 premières minutes de l'ère Klopas, quelles sont les leçons à tirer du match d'ouverture?

La défense écartelée

On se posait déjà des questions sur la solidité de l'appareil défensif montréalais, vu les difficultés rencontrées à l'occasion des matchs préparatoires. Les trois buts encaissés et les nombreuses chances accordées au FC Dallas ont démontré que les travaux entamés par Frank Klopas et son adjoint Nikos Kounenakis sont loin d'être achevés.

Le manque de stabilité dans la ligne arrière n'y est pas étranger. Jusqu'ici, Klopas avait choisi d'utiliser Wandrille Lefèvre pour pallier le départ d'Alessandro Nesta et la blessure de Nelson Rivas. Malgré des performances encourageantes - souvent supérieures à celles de certains collègues -, la titularisation de Lefèvre constitue toujours une source d'appréhension pour les dirigeants montréalais. Certes, Lefèvre n'avait pas été sans reproche sur certains buts au camp d'entraînenent, mais on avait pu constater que l'académicien prenait de plus en plus d'assurance face à des rivaux de MLS.

Or, la décision de relancer hâtivement Jeb Brovsky dans la mêlée et de ramener Hassoun Camara dans l'axe s'est avéré infructueuse. Un pari qui rappelle étrangement la décision impulsive d'aligner Nelson Rivas lors des séries éliminatoires, l'an dernier à Houston. On avait sévèrement critiqué Marco Schällibaum d'y aller d'un choix si désespéré. Il y a de ces leçons qu'on aurait intérêt à réviser.

Autre élément à retenir de ce premier match: sans une couverture appropriée, aucune brigade défensive n'est appelée à connaître du succès. Tant Camara que Matteo Ferrari ont à prendre leurs responsabilités pour épauler les défenseurs latéraux face aux montées de joueurs rapides comme Fabian Castillo ou rusés comme Mauro Diaz. Ajoutons à cela que le milieu de terrain montréalais, beaucoup trop dispersé, doit s'assurer d'être mieux positionné pour empêcher l'adversaire de prendre son envolée en transition. Quand une défense a encore des trous à combler, peut-être faut-il songer à ne pas trop s'aventurer.

Naissance d'un plan B en attaque

Sans Di Vaio, point de salut? Contrairement à ce qu'on craignait en l'absence de l'artilleur bolognais, l'attaque montréalaise n'a pas manqué de munitions.

C'est confirmé, Andrew Wenger représente un défi physique pour quiconque a à l'affronter. Et en plus de créer quelques occasions pour ses coéquipiers grâce à ses duels remportés, Wenger a trouvé le moyen de marquer. Difficile de lui en demander plus.

Bien sûr, les appels de balle de Wenger peuvent encore dérouter ses coéquipiers et sa compatibilité avec Di Vaio reste à prouver. N'en demeure pas moins que l'Impact peut espérer obtenir une meilleure production cette saison de ce qui est toujours le plan B en attaque.

Justin Mapp représente l'autre satisfaction sur le plan offensif. Avec ses accélérations à la Robben, le démon blond du bleu-blanc-noir était la principale source de créativité des Montréalais à Dallas. L'Impact aurait grandement besoin de trouver un équivalent aussi menaçant pour étoffer l'autre flanc. Un poste que Felipe pourrait occuper, si jamais un nouveau numéro 10 devait arriver?

De la place pour Occéan?

Olivier Occéan aimerait jouer au Stade Saputo. Mais l'Impact a-t-il de la place pour l'attaquant québécois qui fait carrière en Allemagne?

L'organisation montréalaise gagnerait certainement à compter sur un autre produit local motivé à l'idée de triompher devant son public. Occéan est un buteur au physique comparable à celui de Wenger. Quant à sa compatibilité avec Marco Di Vaio, on pense que son expérience en Europe favoriserait la chimie.

Mais l'Impact remettrait-il en question son système à un seul attaquant pour tenter l'expérience? Rappelons que c'est le manque de contrôle en milieu de terrain qui a poussé la direction montréalaise à sacrifier un joueur d'avant. On y revient, mais l'acquisition d'Occéan passerait-elle par un renfort un cran plus bas sur le terrain?