Marco Schällibaum doit être à court d'idées. C'est à la fois simple et compliqué. Samedi, il faut gagner. Mais comment unifier et relancer l'équipe locale et ses vedettes internationales? Du passé, faisons table rase. Disons du dernier mois, en tout cas. Septembre a été le théâtre de bien des dégâts. Or, il n'y a pas qu'entre les joueurs du bleu-blanc-noir que les liens doivent être retissés.

L'Impact de Montréal a besoin d'amour. Maintenant plus que jamais. Car la semaine sera éprouvante pour un groupe qui risque d'être crispé par l'importance du match à venir face à la Nouvelle-Angleterre.

Des entraînements remplis de tension où ce n'est pas la peine de révolutionner le schéma tactique montréalais. Simplement de quoi occuper une équipe qui espère trouver le salut, samedi après-midi, sur la pelouse réaménagée du stade Saputo.

Mais revenons à ce besoin d'amour qui trône au sommet de la pyramide de Maslow d'un club se sentant délaissé par un public montréalais en pâmoison devant sa nouvelle - ou ancienne - flamme. Vous savez, celle qui brûle sur le flambeau tendu par des bras meurtris? L'Impact a eu beau courtiser une frange de spectateurs qui lui a brièvement fait de l'oeil l'an dernier, mieux vaut faire son deuil et s'épargner d'être jaloux d'une relation renouée entre l'amateur de sport et son club de hockey. Inutile de lui rappeler les plaies ouvertes par le lock-out. C'est du passé.

Et jouer à la victime, ce n'est pas le meilleur moyen d'être plus sexy. Il a beau chercher du réconfort, l'Impact ferait mieux de ne pas emprunter cette voie s'il veut éviter le sort réservé à un talk-show jadis animé par un certain Guy A.

Aux prises avec de vieux démons

Besoin d'amour, ça m'étonnerait que la direction du club montréalais connaisse le nom de la défunte émission. Cette direction qui, par le passé, avait la tradition d'identifier les coupables à chaque but encaissé. Une forme d'imputabilité pour les joueurs certes, mais trop souvent appliquée d'une manière désavouant l'adage voulant que l'on gagne et que l'on perde en équipe. Bonjour la solidarité.

Or, grand besoin d'amour pour Andrew Wenger, lui qui, après la défaite à Houston, s'est mis à jouer les martyrs sur Twitter. Faut-il y voir un lien avec les sermons de ses dirigeants? Brave autocritique d'un joueur se sentant indigne de ses camarades ayant disputé l'ensemble des 90 minutes. Il faut cependant reconnaître que Wenger a obtenu plus d'occasions en une demi-heure que tout le reste de l'équipe rassemblée. Mais voilà le noeud du problème, avec toutes ces chances ratées, ce colosse américain à la confiance fragile n'est malheureusement pas en voie de recevoir l'accolade de ses partenaires frustrés.

Pauvre Andrew, il faudrait t'imaginer en train de passer le ballon à un coéquipier logé dans le coin du but la prochaine fois que tu seras en échappée au lieu d'anticiper les remontrances de tous ceux qui ne sont pas dans tes souliers.

Prends soin du processus et le résultat prendra soin de lui-même, te dirait Jacques Martin...

Un repos salutaire

Parlant de soins, un peu d'amour ne nuira certainement pas à panser tous les bobos qui affectent nos héros. Bernier, Nesta, Bernardello et maintenant Di Vaio... Le repos consenti à certains d'entre eux nous permet d'espérer des retrouvailles ce week-end au stade Saputo.

Mais le simple fait d'avoir les gros noms en uniforme ne suffira pas pour vaincre une équipe de la Nouvelle-Angleterre capable de ravir une place en séries au onze montréalais.

Il est fort possible que le Revolution confisque le ballon par séquences lors du match de samedi. Pas de quoi s'inquiéter pour ce qui devrait être une variante plus expérimentée du bleu-blanc-noir à condition de retrouver du mordant en contre-attaque. La contribution offensive des milieux sera essentielle pour pallier la dépendance à Di Vaio dont la présence demeure incertaine.

À ce propos, vous reste-t-il un peu de cet amour soudain pour Lars Eller? J'en connais qui en auraient bien besoin. Samedi 14h30 au stade Saputo. Ils vous le rendront bien.