Ils ont été chanceux. Un nul arraché par miracle à Chicago, on aimerait bien que ça serve de tournant, alors que l'Impact semble en perte de vitesse. À moins que ce ne soit suivi par un match plus convaincant à Houston vendredi, ça pourrait tenir davantage du sursis dans une course aux séries qui s'accélère.

Les résultats du week-end - victoires de Columbus et Philadelphie - ajoutent du piquant à la lutte pour l'obtention d'une des cinq places dans la section Est du circuit Garber. Rien de bien rassurant pour le partisan qui a le logo bleu-blanc-noir tatoué sur le coeur. Huit clubs sont encore dans le coup, et la troisième place du onze montréalais est loin d'être coulée dans le béton.

Un point précieux acquis à Chicago et, surtout, deux points échappés par le Fire. Deux bonnes nouvelles qui ne suffisent pas à freiner l'irruption d'un certain pessimisme. Sentiment ennuyeux qui contraste drôlement avec l'enthousiasme du mois d'août, quand l'Impact avait de l'élan et flirtait avec le premier rang. Le club a beau célébrer le premier but marqué par un joueur formé à l'Académie ou saluer le retour imminent d'Hernan Bernardello, je crois qu'il en faudra plus pour arriver à renverser la tendance.

J'espère me tromper. À bien y penser, la chaleur des derniers jours y est peut-être pour quelque chose. Si l'Impact est en train de se faire chauffer par une poignée de concurrents en MLS, le partisan de foot montréalais, lui, souffre possiblement des effets secondaires d'une soudaine poussée de fièvre. Rhume des foins? J'en doute.

Pensez plutôt odeur de Coupe et rumeurs de remaniement de trios.

Avec son match en main comme bouée de sauvetage, le club montréalais (celui qui joue au stade Saputo) maîtrise toujours sa destinée, mais il faudra toute une chevauchée pour ne pas se faire si vite avaler. L'hiver s'en vient, comme dirait l'autre.

Arnaud s'en va-t-en-guerre

À sa douzième saison en Ligue majeure, le capitaine Davy Arnaud n'est pas près de changer. Combatif, volontaire et toujours prêt à glisser dans les pieds de l'adversaire, Arnaud est pourtant loin de faire l'unanimité.

La performance d'Arnaud à Chicago résume bien l'apport du Texan au bleu-blanc-noir. D'abord brouillon en possession et dangereux pour les siens dans la mesure où ses pertes de ballon menaient à des attaques menaçantes du Fire, Arnaud a tout de même créé l'ouverture permettant à Marco Di Vaio de marquer le premier but du match.

Mais le ratio entre l'occasionnelle montée payante et les fréquentes constructions de jeu avortées n'est pas à l'avantage du milieu de terrain américain. On pourrait faire dire aux chiffres la même chose dans le cas de Mapp ou de Felipe. Reste que leur rôle consiste à prendre plus de risques que celui d'Arnaud, qui insiste souvent pour prendre une touche de trop.

Si l'ardeur démontrée en toute fin de match pour préserver l'égalité est nécessaire, voire inspirante pour ses coéquipiers, on aimerait bien qu'Arnaud copie l'efficacité en une seule touche du Barcelonais Sergio Busquets quand il joue aux côtés de Patrice Bernier.

Une métamorphose s'impose, car on sent toujours chez lui une propension à vouloir imiter Andres Iniesta ou Aaron Ramsey, l'infatigable Gunner auquel s'apparentait jadis le style d'Arnaud. Justement critiqué l'an dernier parce qu'il ne jouait pas dans le bon rythme, Ramsey est un des principaux artisans de la surprenante première place d'Arsenal en Premier League anglaise.

Huit buts en huit matchs pour le milieu de terrain gallois, qui démontre une belle entente avec Jack Wilshere, Mathieu Flamini et le nouveau venu Mesut Özil dans le schéma tactique du "professeur" Arsène Wenger. Alors qu'on lui reprochait un manque de muscle, le club londonien persiste et signe en déployant un jeu basé sur l'intelligence et le mouvement.

Les Gunners et leurs nombreux joueurs à petit gabarit font face à Napoli aujourd'hui en Ligue des champions. De quoi se distraire ou s'inspirer en attendant le prochain match du club local. D'ici là, il fera beau, il fera chaud. Go, Habs, go! En espérant que cette fièvre retombe...