Une bête noire, on aurait sans doute voulu mettre plus de temps avant d'en trouver une. Si, en MLS, les rivalités ont besoin de temps avant de s'ancrer dans les mentalités, l'Impact y a déjà dégoté un adversaire qu'il n'en finit plus de sous-estimer: le Crew de Columbus qui, accoutré de son flamboyant uniforme jaune, continue de donner des idées noires au onze montréalais.

Défaite amère ou fin de match sur une note surette, peu importe la langue et l'expression, on retient surtout que ça n'avait pas très bon goût en quittant le stade, samedi après-midi.

C'était pourtant connu. Le péril se résume à trois joueurs dans la formation de l'Ohio.

Un géant en défense qui bouscule tout le monde sur les ballons aériens: Chad Marshall. Un enganche argentin qui désarçonne chaque fois une défense à court d'idées pour le maîtriser: Federico Higuain. Et celui que les joueurs de l'équipe U9 que j'accompagnais au match de samedi ont surnommé «l'abeille» en raison de sa coupe de cheveux, le bourdonnant Dominic Oduro. Décidément, il y a des leçons que l'on ferait bien de réviser de nouveau.

Au bout du compte, il s'agit d'une bien mauvaise façon d'amorcer une séquence de cinq matchs en deux semaines pour la troupe de Marco Schällibaum, qui avait pourtant choisi d'aligner sa fameuse «équipe A», question d'assurer le résultat malgré les risques d'épuisement. Or, il faudra trouver le moyen de redoubler d'efforts sans trop presser le citron des joueurs montréalais sur qui l'on compte pour «faire la différence.»

À San Jose, en Ligue des champions, on rêve sans doute d'un scénario contenant un penalty «à la Bernier» et un but en fin de rencontre de Di Vaio, à qui l'on devrait confier un rôle de joker. Si seulement c'était aussi simple...

Insolite monde du foot

Les histoires insolites foisonnent sur la planète foot. De quoi faire ravaler leurs paroles à ceux qui trouvent le soccer «plate».

Tenez, Gareth Bale a marqué son début en Liga espagnole avec un but contre le «sous-marin jaune» de Villarreal. Un soulagement certain pour le Gallois qui a coûté plus cher en transfert au Real Madrid que son illustre coéquipier Cristiano Ronaldo. Toutefois, le Portugais, qui a également marqué son but, vient de parapher un contrat l'assurant d'être le joueur le mieux payé de son club, ainsi qu'au monde. Certains avancent que Ronaldo a près de 20 millions de raisons de retrouver le sourire. Ce n'est donc pas un modeste match nul contre une équipe assemblée pour l'équivalent d'un an de son salaire qui l'empêchera de le faire. Reste à voir s'il sera meilleur de bonne humeur qu'il ne l'était lorsqu'il était triste.

À l'autre bout du spectre, Kaká, son ancien collègue à Madrid, ne désire rien d'autre que l'amour et le soutien des tifosi milanais. Blessé à son premier match depuis son retour au Milan AC, Kaká a décidé de se priver de salaire jusqu'à ce qu'il revienne au jeu. On parle de trois ou quatre semaines d'absence, durant lesquelles il devra puiser dans son fonds de prévoyance. En voilà un qui devrait se faire aimer, même si bien des partisans rossoneri préféreraient qu'il continue à être payé si ça pouvait l'aider à retrouver le niveau qu'il avait avant son départ à Madrid.

Parlant de niveau élevé, difficile de rivaliser avec le Borussia Dortmund en ce début de saison européenne. Le finaliste de la dernière Ligue des champions vient d'enfiler six buts contre Hambourg et demeure parfait en cinq matchs de Bundesliga. De quoi gêner un Bayern Munich incapable de tenir la cadence. Quelques noms à retenir, faute de pouvoir les épeler: Pierre-Émerick Aubameyang et Henrikh Mkhitaryan. Les recrues du BvB volent déjà aux côtés des visages familiers que sont devenus Robert Lewandowski et Jakub Blaszczykowski. Dortmund, qui se retrouve dans le groupe de la mort, joue demain à Naples.

Cette équipe, c'est de la dynamite. Achtung Baby!