La mode est à l'attaque. Tout le monde s'y met: Impact, Brésil, Italie... Où sont donc passés les 0-0 que les mauvaises langues associent habituellement à mon sport favori?

Que ce soit au stade Saputo ou dans les arènes flambant neuves du Brésil, les festivals offensifs se succèdent à un rythme tel que l'on entend tout à coup beaucoup moins parler de la rareté des buts au soccer. Autant en profiter quand le mouvement du balancier nous amène loin des discussions saugrenues sur l'abolition du hors-jeu ou encore sur l'agrandissement de la taille des buts.

À 4,25 réalisations par match, il faut reconnaître que la moyenne de la Coupe des Confédérations a été dopée par les cartons subis par Tahiti. Mais cela n'aura pas empêché le tournoi disputé au Brésil de marquer les esprits - même les plus réfractaires au ballon rond - à grand renfort de golaços. Et de nous familiariser, si ce n'était pas déjà fait, avec les Neymar, Hulk, Oscar et Fred. Autant de petits noms pour nous tenir en haleine en attendant la Copa de 2014.

Or, la mouvance offensive ne se limite pas seulement à l'hémisphère Sud. La tendance touche également la MLS, où les matchs à haut pointage abondent, notre bleu-blanc-noir n'y faisant pas exception. Comme le soulignait avec justesse mon collègue Pascal Milano sur son blogue, le style de jeu préconisé par Marco Schällibaum fait du onze montréalais une équipe qui marque beaucoup plus souvent qu'auparavant. Sauf qu'à force de prendre des risques, c'est un Impact à la défense de plus en plus poreuse qui s'est fait prendre à son propre jeu samedi contre les Rapids du Colorado.

Une attaque pour gagner un championnat?

La croyance populaire voulant qu'une bonne défense soit indispensable pour gagner les championnats, faut-il s'inquiéter du fait que la charnière montréalaise soit plus permissive cette saison? Les plus optimistes argumenteront qu'avec son titre de champion canadien en poche, l'Impact a déjà prouvé le contraire. Mais les failles exploitées par les Rapids lors du dernier match ne se trouvaient pas seulement dans la ligne arrière des Montréalais.

Si l'attaque menée par Paponi et Di Vaio arrive à terroriser les autres rivaux de la MLS, le milieu de terrain bleu-blanc-noir a de plus en plus de mal à neutraliser la circulation du ballon de l'adversaire. Et lorsque le travail de Patrice Bernier au poste de récupérateur ne suffit pas pour combler les lacunes dans le pressing, l'Impact souffre à force de courir après le ballon. Du coup, les occasions générées par les milieux offensifs adverses se multiplient et mettent à rude épreuve la défense montréalaise.

Cette faiblesse n'explique pas à elle seule le nombre de plus en plus important de buts accordés en fin de match, mais l'effort physique et mental déployé quand l'adversaire se permet de faire un tiki-taka finit par se payer. Le pari offensif pris par Schällibaum lors du dernier match, soit celui d'aligner des joueurs comme Pisanu et Romero, qui sont plus actifs lorsque l'équipe est en possession du ballon, rapporte plus souvent quand ceux-ci provoquent des choses en attaque.

Ce qui n'était malheureusement pas le cas samedi. On remarque la même chose au sujet de Justin Mapp, à la différence que la production de l'ailier mississippien a plus d'une fois fait pencher la balance en faveur des Montréalais cette année.

Bref, le premier revers de la saison au stade Saputo oblige à reconsidérer la variante à employer en milieu de terrain alors que l'Impact se prépare à affronter le Toronto FC demain dans la Ville Reine. Le onze montréalais, qui n'a jamais gagné au stade BMO, y verra certainement une belle occasion de se reprendre pour conforter sa position en tête du classement dans la section Est. Parions qu'une victoire sans feu d'artifice ferait bien l'affaire de Schällibaum et sa troupe cette fois.