Ils occupent encore la tête de la section Est. Ils ont encore des matchs en main. Non, non, je tiens à vous rassurer, la défaite à Columbus n'est pas une raison de paniquer.

Mais force est de constater que le match décevant de l'Impact en Ohio ne comportait guère d'élément digne de susciter l'enthousiasme. Bien qu'ils eurent profité d'un long congé pour s'y préparer, les joueurs étaient loin d'afficher leur meilleur niveau de concentration sur la pelouse du Crew Stadium.

Du coup, l'Impact, malgré un excellent début de saison, n'aura pas fait beaucoup de progrès dans sa lutte pour générer l'attention.

Il faut dire que de toutes les destinations du circuit Garber, les voyages à Columbus sont à ranger parmi ceux que les joueurs eux-mêmes ont hâte de régler. Le Crew a beau être un rival de section et miser sur un des meilleurs joueurs de la MLS en Federico Higuain, ces matchs en plein coeur de l'Ohio ont un pouvoir d'attraction semblable à ceux du CH à Uniondale. Et vous aurez compris que je ne fais pas référence aux belles années de Mike Bossy.

Aussi, mieux vaut passer l'éponge sur cette sortie difficile où les défaillances techniques et tactiques ont été amplifiées par le manque de combativité des titulaires. D'ailleurs, les mauvaises entames de match s'accumulent au dossier de l'Impact. L'équipe a beau faire preuve de caractère, il serait naïf de croire que l'orgueil du Bleu-blanc-noir suffira à rattraper chaque réveil tardif.

Arnaud et le renforcement du milieu

Dans les circonstances, on a surtout remarqué que l'équipe accusait l'absence du capitaine Davy Arnaud. La hargne du Texan commence à manquer à un groupe qui ne semble pas tout à fait descendu de son nuage depuis sa victoire en championnat canadien. Sans être le plus talentueux, Arnaud est de ceux dont le désir de vaincre est contagieux.

Sur le plan tactique, le retour du capitaine aiderait également à renforcer un milieu de terrain soudainement plus poreux. Depuis le passage au système en 4-4-2, l'assise centrale est moins tenace qu'elle ne l'avait été en début de saison. Le schéma à deux attaquants a prouvé son utilité pour stimuler l'attaque de l'Impact cette année, surtout à domicile. Avec le recul, on s'aperçoit toutefois que Collen Warner et Patrice Bernier auraient bénéficié d'un soutien supplémentaire lors du déplacement à Columbus.

On remarque que le manque de cohésion dans les mouvements des milieux de terrain expose inutilement la ligne défensive montréalaise à la perte du ballon. Une situation qui survenait beaucoup moins fréquemment lorsque Bernier évoluait dans le rôle du pivot défensif. Malgré son penchant pour l'attaque, Marco Schällibaum devra songer à reconduire un système qui, bien qu'il apparaisse moins ambitieux sur le plan offensif (4-1-4-1), offre plus de stabilité là où l'Impact a paru le plus vulnérable durant ses dernières sorties.

Contre le Dynamo, demain

Mais loin de moi l'idée de sonner l'alarme. Une étourderie en Ohio, ça peut vite se soigner par une victoire contre le Dynamo de Houston. Demain, l'Impact retrouve enfin son public pour affronter le rival orangé. Et la charge émotive promet d'être beaucoup plus lourde face aux joueurs de Dominic Kinnear qu'elle ne le sera jamais face au Crew. Il faut croire qu'il y a des équipes que l'on déteste plus que d'autres.

Une fois n'est pas coutume, on annonce même du beau temps pour le match au stade Saputo. Pourrait-on rêver d'une meilleure occasion pour aller admirer une équipe qui cherche à se racheter? Toutes les conditions semblent réunies pour que l'Impact veuille en mettre plein la vue à une tribune qu'on espère voir bien remplie. En retour, parions que celle-ci sera dans l'attente d'un nouveau festival offensif, peu importe que le onze montréalais joue avec un ou deux attaquants.