Oubliez les controverses, la première semaine de camp d'entraînement 2013 de l'Impact en MLS s'est déroulée sans anicroche. Loin de moi l'idée de déplorer cet état de stabilité dans un club qui nous a habitué à plus de vagues. Je ne demande pas mieux que de consacrer cette chronique à l'analyse des forces et des faiblesses du onze montréalais sur le terrain. Mais il faut reconnaître que la ferveur entourant l'équipe est moins palpable à l'aube de l'an II. Serait-ce que le froid ambiant affecte la fièvre du ballon rond?

Malgré les rigueurs de notre climat nordique, les joueurs de l'Impact ont sué à grosses gouttes durant une semaine où l'on a mis l'accent sur l'aspect physique. Dans les mots du nouveau préparateur Paolo Pacione: «Nous sommes en train de bâtir une maison. Cette semaine sert à couler les fondations.»

Une mise à niveau paraissant nécessaire - pour certains plus que d'autres - avant d'introduire les principes de jeu autour desquels s'articulera la philosophie Schällibaum. On aura certainement l'occasion de revenir sur cette approche nouvelle dont le motif central pourrait bien être la «bataille du milieu.»

Du peu de tactique mis en vitrine durant les premiers entraînements, on décèle néanmoins que le «Volcan suisse» aime que ses joueurs forment un bloc solide haut sur le terrain. Un bloc dont les pions les plus avancés seront appelés à se projeter rapidement vers l'avant une fois le ballon récupéré. Du moins, voilà le plan sur papier.

Trois points de vue

En attendant l'éruption, on a l'impression que la direction de l'Impact s'est mise en tête de faire du neuf avec du vieux. Mis à part les jeunes de l'Académie, il y a relativement peu de nouveaux visages présents à ce camp. On en déduit que l'organisation montréalaise pense pouvoir extraire un meilleur rendement du groupe constitué l'an dernier.

On se croise donc les doigts pour qu'un Justin Mapp - c'est un exemple parmi tant d'autres - puisse développer les automatismes qui ont si souvent fait défaut avec Marco Di Vaio l'an dernier. Mapp espère surtout que la préparation hivernale lui permettra «de connaître une saison sans blessure.» Il faut dire que le bilan médical du vétéran de 11 saisons en MLS a été assez chargé dans les dernières années.

Pour Patrice Bernier, visiblement soulagé de recommencer après la longue trêve des saisons nord-américaines, il ne sera pas évident de surenchérir sur une année 2012 exceptionnelle. «Au niveau de la performance, ça peut s'améliorer, mais au niveau des statistiques, ça va être dur... Surtout si on m'utilise à une autre position!» Bernier tenait ses propos au terme de l'entraînement d'hier, alors qu'on lui avait confié un rôle de milieu défensif lors du mini-match en fin de séance.

On a beau parler de fondations, tout ça n'est pas encore coulé dans le béton. Tandis que Bernier jouait les pivots défensifs à la Sergio Busquets, l'animateur en chef de cette première semaine fut sans contredit Zakaria Messoudi. À seulement 19 ans, il est sans doute un peu tôt pour commencer à chanter les louanges du milieu offensif issu de l'Académie. D'ailleurs, le degré de motivation du jeune Messoudi doit se situer à des années-lumière de celui d'un vétéran du circuit qui marche à l'économie en attendant le premier match de la saison.

Or, le onze partant lors de l'ouverture le 2 mars risque fort probablement d'être composé de joueurs qui n'en sont pas à leurs débuts avec l'Impact. Reste que Messoudi devrait brouiller les cartes s'il maintient son rendement actuel. Et c'est sans parler de l'allégresse que cela procure à l'initié de voir un joueur local s'exprimer sans complexe face à la vieille garde d'un club professionnel. L'année est longue, on ne va quand même pas se mettre à bouder notre plaisir.