Ça fait toujours du bien, les vacances, n'est-ce pas? Même si le motif du voyage était professionnel, avouez que l'Impact a choisi une belle façon de faire décompresser ses joueurs avec cette tournée en Italie. Régénérés, rassasiés et divertis, ces derniers peuvent maintenant aborder les vacances frais et dispos.

Du côté de la direction, la période de repos risque cependant d'attendre encore un peu car plusieurs chantiers sont en cours. Le panel de juges - c'est-à-dire le tandem De Santis-Saputo - n'a pas encore rendu de verdict sur l'audition de Mauro Biello. Est-ce que la prestation sans fausse note de l'ex-capitaine en Italie suffira à faire oublier son inexpérience? La «Ferrari» montréalaise n'est pas conçue pour rouler longtemps avec une roue de secours. Or, on se demande bien par quelle mécanique on entend faire rouler l'équipe l'an prochain. C'est qu'il est capricieux, ce bolide!

À cette question épineuse s'ajoute l'embauche de nouveaux effectifs, tâche qui s'inscrit perpétuellement dans la routine de travail du directeur technique, ainsi qu'une autre priorité pour le club montréalais, soit de redéfinir le modèle sportif de l'édition 2013 de l'Impact.

Inspiration galactique

Jadis, on vantait les mérites du Real Salt Lake dans les bureaux du stade Saputo - un club qui gagnait sans miser sur des grands noms. Ce fut bref. Comme diraient les faiseurs de tendance, Salt Lake, c'est tellement 2011. Enseveli sous les contrats de Di Vaio, Nesta et Ferrari, le projet est donc mort au feuilleton. Mais il n'est pas encore clair que l'Impact ait trouvé un nouveau modèle duquel s'inspirer.

À court terme, le club montréalais ferait bien de s'intéresser au mariage heureux qui existe entre joueurs désignés et employés de soutien chez le Galaxy de Los Angeles. Même les plus réfractaires au caractère hollywoodien du club californien sont forcés d'admettre que le spectacle offert sur la pelouse du Home Depot Center figure parmi les meilleurs du circuit Garber.

Mené par le brio des Robbie Keane, Landon Donovan et même David Beckham, le Galaxy vient d'atteindre la finale de la MLS Cup pour une deuxième année consécutive. Bien qu'ils soient souvent la cible de critiques quand leur rendement n'est pas à la hauteur, les joueurs désignés des champions en titre impressionnent par leur désir de vaincre en ces séries de fin de saison. De véritables modèles, même quand ils ne défilent pas sur les passerelles.

Mais les succès du Galaxy passent aussi par des joueurs qui acceptent de jouer les rôles secondaires. À commencer par Mike Magee, une sorte de Claude Lemieux du club angeleno avec ses buts en séries. Ou encore Juninho, le bourreau de travail qui masque les carences défensives du jeu de Beckham. Sans oublier Omar Gonzalez, le grand défenseur central revenu d'une blessure en milieu d'année pour cimenter une défense complètement lézardée.

Enfin, si le club galactique marche aussi fort, c'est surtout grâce au doigté avec lequel Bruce Arena agence tout son personnel sur le terrain. Loin d'antagoniser ses vedettes, l'entraîneur américain a su leur donner la place qui leur revient tout en mettant le collectif au premier plan. Un peu comme Phil Jackson le faisait à l'époque avec les Lakers de Los Angeles, dans la NBA.

Bref, en cette nouvelle période de quête identitaire, est-ce réaliste de penser que l'Impact peut émuler Los Angeles? Le club montréalais compte ses propres vedettes et son lot de plombiers, mais il reste à trouver quelqu'un pour tirer les ficelles comme le fait si habilement Arena. Seulement, l'Impact s'est mis le dos au mur depuis son divorce acrimonieux avec Marsch.

On dit que les entraîneurs étrangers n'ont pas de succès en MLS. La direction montréalaise a-t-elle l'ambition de prouver le contraire? En confiant les rênes du club à Biello - avec ou sans mentor -, peut-elle faire croire au public qu'elle croit aux produits locaux? Voilà qui donne matière à réflexion pendant les vacances.