Malgré des débuts prometteurs au stade Saputo, le onze montréalais a repris des airs d'équipe d'expansion la semaine dernière en enchaînant deux défaites consécutives par la marque de 3-0. Deux résultats assez humiliants pour un club dont les ambitions sont de moins en moins modestes.

L'ajout de Marco Di Vaio à l'attaque n'a pas encore eu l'effet escompté. Le joueur désigné montre qu'il a besoin de plus de temps avant de trouver ses repères sur la pelouse montréalaise. On ne peut toutefois pas le tenir responsable des déboires de la brigade défensive depuis les blessures subies par Matteo Ferrari et Nelson Rivas.

En l'absence des deux piliers de la charnière centrale, les remplaçants n'ont pas été en mesure de colmater les brèches d'une défense qui coule. Or, le succès risque de se faire rare en MLS si les joueurs de soutien ne renforcent pas l'édifice.

Il faut dire qu'en l'absence d'un général à la défense, les rôles sont beaucoup moins clairs, comme l'ont démontré les nombreuses mésententes entre Shavar Thomas et Hassoun Camara lors du match contre le Toronto FC. Dans ce contexte, une contre-performance comme celle de Donovan Ricketts ne peut plus passer inaperçue.

Renfort de luxe

L'une des leçons des dernières années, c'est que l'Impact réagit souvent spontanément aux crises que traverse l'équipe en y injectant du sang neuf - mais plutôt qu'un vétéran de la défunte A-League, l'état-major montréalais pige dorénavant parmi les légendes de la Serie A. Même modus operandi, autre calibre.

Il n'y a rien de bien étonnant à ce que le club bleu-blanc-noir cherche à faire l'acquisition d'un autre défenseur italien comme Alessandro Nesta. Nick De Santis a toujours dit qu'il bâtirait sa formation autour de joueurs positionnés dans l'axe qui sont capables de «faire la différence». Rivas et Ferrari ont montré qu'ils faisaient partie de cette catégorie, bien qu'ils fassent aussi partie de celle des joueurs fragiles. Ne manque plus que Nesta, que Paolo Maldini, son ex-coéquipier de l'AC Milan, a déjà qualifié d'hypocondriaque sur le terrain.

Blague à part, on peut s'interroger sur la viabilité de ces vétérans transalpins dans une ligue que Di Vaio lui-même comparait à la Premier League anglaise. Si le niveau de la MLS est encore en deçà de son équivalente britannique, le style de jeu ouvert et rapide s'y apparente, ce qui ne met pas nécessairement en valeur les joueurs diminués physiquement quand on ne contrôle pas le tempo du match.

L'Espagne de main de maître

Je ne peux m'empêcher de glisser un mot sur l'exploit réalisé par l'Espagne en finale de l'Euro contre l'Italie, dimanche. La victoire de la Roja - un troisième titre consécutif - est celle d'un projet de jeu abouti qui mise sur des joueurs intelligents et sur l'entente qui s'est créée entre eux depuis de nombreuses années. Une victoire méritée contre une Squadra Azzurra qui aura dépassé les attentes.

Le collectif espagnol est d'une beauté et d'un raffinement que l'on voit rarement dans le sport professionnel, où l'aspect physique ou mental l'emporte souvent sur la technique.

Bien sûr, la meilleure équipe ne gagne pas toujours, et les tournois comme l'Euro seraient bien ennuyeux s'il n'y avait pas de surprises. N'empêche, l'Espagne n'aura pas volé le titre en jouant de façon admirable.

La grâce absolue, assez dit!