C'est un mercredi chargé dans le fabuleux monde du soccer. Pendant qu'au stade Saputo un dénommé Marco Di Vaio s'apprête à faire une entrée qu'on souhaite remarquée - et que le public montréalais joue les difficiles malgré une équipe drôlement excitante à regarder jouer - l'Euro atteint maintenant l'étape des demi-finales.

On a beau dire que l'Euro est un tournoi rempli de surprises, force est de constater que la logique a été respectée lors des matchs de quarts de finale. Tous les favoris ont trouvé le moyen de s'imposer pour progresser vers le carré d'as, que ce soit de manière aisée, comme les Allemands, ou névrosée, comme les Italiens. Si Tchèques et Grecs étaient parvenus à se faufiler au-delà de la phase de groupe, il n'y a plus d'équipe inattendue dans les demi-finales.

Une affiche alléchante qui commence aujourd'hui avec une dispute entre Portugais et Espagnols pour le premier billet donnant accès à la finale. Plusieurs verront dans cette bataille de la péninsule ibérique un combat fratricide entre Cristiano Ronaldo et ses nombreux coéquipiers du Real Madrid. Chose certaine, le bon rendement de Ronaldo a de quoi préoccuper une défense qu'il avait mise à mal lors de leur dernier match amical.

Attendons de voir le traitement que lui réserveront ses «copains» Sergio Ramos et Alvaro Arbeloa lorsqu'il tentera son numéro de passements de jambes.

Mais ce match est bien plus qu'un «mano a mano» entre machos. Quelle sera l'approche tactique du Portugal contre une équipe d'Espagne qui n'a pas perdu à ses 17 derniers matchs en compétition internationale? Certes, la Furia Roja a été moins éblouissante que par le passé. Elle manque de profondeur et de vitesse pour se projeter vers l'avant - un des côtés négatifs à sa formation sans attaquant! Reste qu'elle demeure rudement efficace depuis le début du tournoi.

Et si Vicente Del Bosque nous surprenait en procédant à des changements dans un alignement qui semble essoufflé? Le fait que le Portugal ait encaissé trois buts sur des centres influencera-t-il son plan de match? Bien qu'il n'ait pas joué une seule minute dans cet Euro, le grand Basque Fernando Llorente était celui qui avait déséquilibré la solide arrière-garde lusitanienne lorsque ces deux pays s'étaient affrontés lors de la dernière Coupe du monde. Disons que les chances de voir le terrain de l'autre Fernando, Torres celui-là, sont meilleures que celles de Llorente.

Allemagne - Italie

Pour ce qui est d'apporter des variantes à son attaque, on ne peut guère faire mieux que Joachim Löw, l'entraîneur allemand. Löw avait surpris tout le monde en titularisant trois nouveaux attaquants lors du match contre la Grèce, laissant de côté Mario Gomez, Lukas Podolski et Thomas Müller. L'expérience ayant été concluante, il sera intéressant de voir comment Löw jonglera avec son effectif contre l'Italie, d'autant plus que la Mannschaft bénéficiera de deux jours de repos de plus que son adversaire.

En vertu de son excellent match en quart, Marco Reus devrait figurer parmi les partants du onze allemand. Reste à savoir qui de Miroslav Klose ou de Mario Gomez obtiendra la faveur de Löw pour amorcer la rencontre contre la Squadra Azzura.

Quant à l'Italie, il faudra voir à quel point ses réserves auront été entamées par les Anglais. Andrea Pirlo connaît un tournoi remarquable, mais on peut se demander s'il sera encore capable de faire la différence en milieu de terrain contre Schweinsteiger et Khedira. Même si, traditionnellement, l'Italie a le «numéro» de l'Allemagne, il faudra probablement un coup de génie de Mario Balotelli pour donner une chance à la Nazionale d'atteindre la finale.

C'est beaucoup demander, mais avec les attaquants italiens, les attentes sont toujours élevées, qu'ils soient à l'Euro ou à Montréal.