L'Impact profitait d'un jour de congé hier pour mieux se remettre de ses émotions du week-end. Foule record pour un match nul face à l'équipe championne de la ligue dans une ambiance de concert rock, vous conviendrez que ça nécessite un peu plus de temps pour décompresser.

Si le club montréalais a fait jeu égal avec le Galaxy en première mi-temps, le manque d'assurance en possession et l'épuisement physique ont vite rattrapé les joueurs de Jesse Marsch en deuxième demie. Sonné par le coup franc magistral de Beckham, l'Impact voyait des étoiles en fin de match. Il reste que c'est tout de même une performance satisfaisante de la part d'une équipe d'expansion qui comble bien des attentes depuis le début de la saison.

Parlant d'attentes comblées, la plupart des spectateurs au Stade olympique auront quitté l'édifice de Roger Taillibert ravis de l'expérience «soccer de l'Impact». Coûte que coûte, le club gagne des adeptes à chaque grand événement qu'il met en scène. J'entends les fidèles de la première heure rechigner devant les nouveaux venus qui sont souvent moins férus de soccer. N'empêche, ça prendra du monde pour remplir ce stade Saputo agrandi quand le Crew ou les Earthquakes seront les visiteurs. On a tous les ingrédients pour trouver un accommodement raisonnable.

Foule hostile envers Beckham?

J'ai déjà parlé du retard que la province accuse en matière de culture du ballon rond. Malgré la popularité du sport au chapitre de la participation, le sportif de salon québécois maîtrise davantage les notions de «trappe» et d'échec-avant que celles de la défense à quatre de l'Impact ou du pressing haut de Los Angeles.

La réaction ambivalente de la foule à l'égard de la vedette du jour (Beckham) - pardon, vedette de tous les jours dans son cas - a de quoi laisser perplexe. Comme une partie des gradins huait l'Anglais chaque fois qu'il touchait le ballon, on peut d'ores et déjà conclure que plusieurs supporteurs sont acquis à la cause du bleu-blanc-noir. Ils n'étaient donc pas tous là pour lui!

Terrain hostile, forteresse, défense du Nord - je ne parle pas de plan - voilà la commande que l'organisation de l'Impact a passée au public depuis qu'elle joue en MLS. Tant qu'on reste à l'intérieur des limites du bon goût, j'y vois un signe d'évolution de la culture footballistique et de passion pour le club local.

Cela dit, je comprends ceux qui désavouent cette impolitesse envers l'étoile planétaire en mentionnant qu'il s'agit d'une forme d'intimidation. Il aura connu bien pire, mais là n'est pas la question. Si la tribune montréalaise en a encore à apprendre avant de reproduire la fabuleuse ambiance d'Old Trafford ou de San Siro, elle ferait mieux de se tenir loin des dérapages trop fréquents qui surviennent dans les stades les plus enflammés du monde.

La communauté du soccer québécois a un grand besoin de modèles. Mais tant qu'à s'inspirer des pros, mieux vaut tenter d'imiter les coups francs de Beckham, les têtes de Camara ou les plongeons de Ricketts.

Championnat anglais

Conclusion de championnat hyper-dramatique en Angleterre en cette dernière journée de matchs: un entraîneur émotif qui s'arrache les cheveux pendant toute une mi-temps - je parle de Roberto Mancini - des partisans qui pleurent dans les gradins, voyant que les leurs étaient en train de crouler sous la pression. Pendant ce temps, célébrations prématurées dans le camp du Manchester United, qui est virtuellement champion en vertu de sa victoire à Sunderland... Puis, coup de théâtre, deux buts dans les arrêts de jeu pour Manchester City, ce qui sème la joie dans le stade Etihad (l'autre stade de Manchester) et donne le titre aux Citizens. Consternation du côté de Sir Alex et des Red Devils, pourtant des abonnés aux grands honneurs.

Du suspense comme il s'en fait trop rarement au cinéma. J'aimerais lire la critique de Marc Cassivi là-dessus.