Un autre grand jour qui se lève pour le soccer québécois. Le premier match à domicile en ligue majeure de l'Impact de Montréal devant un Stade olympique rempli à craquer. Un rendez-vous qui rassemble toute la communauté québécoise du ballon rond - ce qui arrive beaucoup trop rarement - en plus d'attirer une foule de curieux qui ne demandent qu'à être séduits par la nouvelle mouture du club bleu-blanc-noir.

Ce match face au Fire de Chicago a des allures de soir de grande première. L'organisation montréalaise met aujourd'hui en scène un événement qui mobilise un auditoire beaucoup plus étendu que par le passé. Or, une bonne partie du public découvrira l'Impact pour la première fois, ce qui risque d'augmenter le trac chez des joueurs qui souhaitent faire bonne impression.

Autant l'occasion est unique de gagner de nouveaux adeptes, autant elle s'accompagne d'une pression qui pourrait faire éloigner le club du plan de développement qu'il s'est donné. Pour avoir vécu ma part d'émotions fortes dans le cadre des matchs d'ouverture à domicile, je sais à quel point les joueurs montréalais peuvent éprouver la sensation d'avoir le dos au mur bien qu'on en soit seulement au deuxième match de la saison.

Malgré les appels au calme, on devine que les membres de la direction se croisent actuellement les doigts si fort pour qu'on décroche une victoire que les thérapeutes du club feraient bien de prévoir le nécessaire pour soigner les tendinites. Pourtant, un mauvais résultat ne devrait pas nécessairement entraîner un retour à la planche à dessin. Même si on est toujours à la recherche de renforts, les joueurs et leurs entraîneurs méritent qu'on leur donne le temps de trouver une formule gagnante.

Le droit à l'erreur

Dans un tel contexte, le véritable défi, c'est de garder son sang-froid. J'irais même jusqu'à dire que le club n'a pas intérêt à se priver de son droit à l'erreur, du moins, sur le terrain. Entre une équipe crispée et une formation qui ose prendre des risques, il n'y a pas photo, même pour le plus néophyte des partisans. Le onze montréalais en étant à son année inaugurale dans le circuit Garber, on devra s'armer de patience avant qu'un parfum de coupe se fasse sentir aux abords du stade Saputo. Entre-temps, une équipe fière qui ne craint pas d'offrir un bon spectacle trouvera un public fidèle.

Il y aura bien du monde au stade samedi après-midi. L'arrivée à Montréal d'une nouvelle ligue «majeure» permet d'attirer plusieurs amateurs sportifs qui, autrement, n'assisteraient pas à des matchs de soccer. Certains nostalgiques y mettront les pieds pour une première fois depuis le départ des Expos. Et quelques-uns s'y rendront sans avoir la moindre intention d'y retourner plus tard durant l'année.

Quoi qu'il en soit, il y a assez de la place pour tout le monde dans cet énorme stade. Si la direction et l'équipe technique arrivent à mettre de l'eau dans leur vin quand on fait l'acquisition d'un nouveau joueur, les partisans de tout horizon sont capables de vivre en harmonie dans les tribunes. N'est-ce pas le meilleur moyen de s'assurer que le public sera encore de l'aventure après la première représentation? Allez, l'Impact. Je vous dis merde.