L'heure du choix va bientôt sonner pour l'Impact. Le club doit décider quelle trajectoire emprunter dans le cadre du repêchage annuel de la MLS.

Et puisque l'entité montréalaise possède le tout premier choix, l'occasion est belle d'étoffer la formation en y ajoutant un espoir qui a le potentiel de devenir assez rapidement une vedette de la ligue. C'est le genre de luxe dont on ne profite pas chaque année, du moins, pas si les choses vont comme on le souhaite.

L'embarras du choix oblige le club à prendre lui-même la décision pour son avenir plutôt que de se retrouver avec un joueur que les autres n'auront pas choisi. Maître de sa destinée, voilà une position qui peut sembler enviable, mais elle laisse aussi la direction de l'Impact en proie au doute puisque le risque de se tromper est plus grand pour le premier à prendre la parole dans cet encan.

Bref, l'Impact doit avoir le courage de ses convictions car il n'aura pas sous la main une excuse évidente pour sauver la face devant les éventuelles critiques si le résultat de cette première sélection s'avère décevant.

Dilemme Mattocks-Wenger

Bien que le repêchage de demain implique des dizaines d'espoirs, l'enjeu se résume à un dilemme entre l'attaque et la défense pour Jesse Marsch et compagnie. Sans manquer de respect aux autres prétendants, la lutte pour le premier choix est l'affaire de deux joueurs. Mais, qui de Darren Mattocks ou d'Andrew Wenger aura séduit davantage l'état-major montréalais?

Les besoins de l'Impact sont importants aux deux positions bien qu'il m'apparaisse plus urgent pour le club de pourvoir les postes disponibles en avant plutôt qu'en arrière. Avec Justin Braun et Brian Ching, l'attaque montréalaise a de la puissance, mais elle manque certainement de mobilité, ce que le rapide Mattocks pourrait pallier. L'attaquant jamaïcain possède par ailleurs les atouts pour produire dès sa saison recrue, ce qui fait de lui un excellent pari à court terme. Si Mattocks parvient à maximiser son potentiel, tout indique qu'il ne fera que passer en MLS avant de s'exiler dans un championnat étranger. Mieux vaut profiter de l'éclosion de ce talent pendant quelques saisons avant qu'il aille jouer sous d'autres cieux. L'Impact n'a pas l'habitude de gâter ses partisans avec une attaque prolifique, si bien qu'il ne peut se permettre de passer à côté de cette occasion.

En ce qui concerne Andrew Wenger, malgré sa polyvalence, il prendra probablement plus de temps à se développer comme joueur de premier plan. Son profil en tant que défenseur capable de relancer l'attaque est intéressant, mais il faut une bonne dose de maturité pour s'imposer dans ce rôle. Wenger a ce qu'il faut pour devenir un bon défenseur du circuit, mais on doit le considérer comme un projet à plus long terme. De plus, l'Impact compte déjà sur Nelson Rivas, Bobby Burling et Hassoun Camara en défense centrale, une fondation fiable que l'on pourrait solidifier en y ajoutant Nevio Pizzolitto.

Le travail commence

Peu importe le choix, le joueur élu par l'Impact doit se garder de croire que le plus dur est derrière lui. À en croire l'entraîneur Jesse Marsch, le plus grand danger du repêchage réside surtout en ce que les espoirs aient une sensation de mission accomplie une fois choisis. Or, la marche est haute entre le circuit collégial et les rangs professionnels. Malgré tout leur talent, les vedettes du repêchage ont encore beaucoup à apprendre et ils ne peuvent se permettre d'être complaisants.

L'événement étant de plus en plus médiatisé, les sources de distraction ne seront pas rares pour la recrue montréalaise, ce qui peut comporter des risques pour son développement. C'est la raison pour laquelle Marsch espère pouvoir guider son nouveau poulain dans la bonne direction pour qu'il maximise son potentiel et que le club en sorte gagnant.