Au fur et à mesure que les équipes nationales des différents joueurs de l'Impact ont été éliminées à la Coupe du monde, deux camps semblent s'être forgés dans le vestiaire de la formation montréalaise.

Il y a les Français et ceux qui ne veulent pas se faire rebattre les oreilles pendant le reste de l'été.

«Peut-être que les partisans ne seront pas contents, mais je prends pour la Croatie, a dit l'arrière américain Chris Duvall avec un sourire en coin, plus tôt cette semaine. Je ne veux pas qu'une équipe associée d'une manière ou d'une autre à la nôtre l'emporte parce que je ne veux pas que quelqu'un puisse se promener en disant qu'il est champion du monde!»

Même son de cloche du côté du Québécois Samuel Piette, qui préfère prendre pour la Croatie en vertu de son statut de négligé contre la France en finale de la Coupe du monde.

Le discours est différent quand on parle à un joueur originaire de l'Hexagone. Questionné sur les plans des joueurs pour dimanche, la réponse du défenseur Rudy Camacho était assez éloquente.

«Nous avons un entraînement et nous allons ensuite regarder la finale tous ensemble et voir la France gagner, a-t-il affirmé sans hésitation.

«Je crois que l'équipe est assez costaude et elle est prête à remporter la finale.»

La Croatie a joué sa demi-finale mercredi, 24 heures après la victoire de 1-0 de la France contre la Belgique, et elle a eu besoin d'une prolongation pour vaincre l'Angleterre 2-1. Cependant, Camacho ne s'attend pas à voir les Croates avoir les jambes trop lourdes, eux qui s'étaient rendus aux tirs de barrage lors des deux tours précédents.

«Ça ne les a pas empêchés de venir de l'arrière contre l'Angleterre, a rappelé le natif de L'Arbresle, pas très loin de Lyon. C'est la finale de la Coupe du monde et ils seront aussi motivés que la France.»

Alors que la Croatie en sera à une première participation à la grande finale du tournoi le plus prestigieux au monde, la France visera un deuxième titre après son triomphe chez elle en 1998. Le jeune groupe français a déjà beaucoup d'expérience sur la scène internationale, lui qui a été défait par le Portugal en finale de l'Euro il y a deux ans, également au Stade de France.

En plus de la fierté nationale, il existe un lien entre l'Impact et quatre joueurs de la sélection française. Le gardien Hugo Lloris, le défenseur Samuel Umtiti, le milieu de terrain Corentin Tolisso et l'attaquant Nabil Fakir ont tous déjà travaillé sous Garde et ses adjoints à l'Olympique lyonnais.

«C'est certain que ça leur trotte dans la tête et qu'ils sont fiers, a souligné Camacho. Et nous sommes contents pour eux.»

Au-delà d'une guerre d'allégeances, la Coupe du monde représente aussi une occasion d'apprentissage, a rappelé Duvall.

«Je crois qu'il est important de regarder les matchs en tant qu'étudiants et non comme de simples partisans, même si ce n'est pas toujours facile à faire pendant la Coupe du monde, a-t-il dit. Il y a toujours des choses que vous pouvez remarquer et appliquer à votre jeu. Après tout, nous regardons notre sport à son plus haut niveau.

«J'ai bien aimé observer l'arrière latéral droit croate (Sime) Vrsaljko, a ajouté Duvall, qui évolue à la même position. Ç'a été assez spécial de voir un pays comme la Croatie atteindre la finale alors que personne ne l'avait prédit.»

Les Français ne pourront pas se permettre d'être à leur tour surpris par les Croates, dimanche, sans quoi Camacho et ses compatriotes ne pourront pas se bomber le torse et taquiner leurs coéquipiers pendant les semaines à venir.