La Colombie de Radamel Falcao ? L'Angleterre de Harry Kane ? Difficile d'établir un favori entre ces deux « outsiders » plutôt en verve avant leur 8e de finale du Mondial-2018, mardi. Seule certitude : le vainqueur sera sur la voie royale, car son adversaire en quarts, la Suède ou la Suisse, sera moins prestigieux.

Allemagne sortie au premier tour, Espagne et Argentine en huitièmes... Il ne fait pas bon être favori en Russie. Ça tombe bien, car ni la Colombie ni l'Angleterre ne le sont.

La première avait atteint les quarts de finale du Mondial-2014, ce qui constituait déjà une performance satisfaisante. « J'espère que nous pourrons répéter la même chose que lors du précédent Mondial », avait ainsi confié à l'AFP l'ancien international Faryd Mondragon avant le coup d'envoi de la compétition.

« Individuellement, nous avons de très bons joueurs, un sélectionneur qu'on connaît et qui connaît le groupe, c'est son deuxième Mondial, et il aura comme défi de convertir tout ce talent individuel en collectif », expliquait-il.

Problème, pour Jose Pekermann et ses « Cafeteros » : la Colombie avait été guidée il y a quatre ans par James Rodriguez, en état de grâce au point qu'il avait convaincu le président du Real Madrid de claquer 80 millions d'euros pour le recruter, à l'AS Monaco. Et cette fois, celui qui évolue désormais au Bayern Munich pourrait bien manquer à l'appel.

Après avoir encore été décisif en phase de groupes en effet, le milieu offensif de 26 ans a dû quitter ses partenaires lors du 3e match contre le Sénégal (1-0), victime d'un « oedème mineur sans rupture fibrillaire au muscle soléaire droit » du mollet gauche, a expliqué la Fédération colombienne. Sans indiquer s'il pouvait être rétabli pour le match de mardi, mais la tendance n'est pas à l'optimisme.

Duel Kane-Falcao

En son absence, la Colombie peut quand même s'appuyer sur son capitaine Radamel Falcao, revanchard après le Mondial-2014 qu'il avait manqué pour cause de blessure et deux saisons ratées en Angleterre. Et sur Juan Fernando Quintero, décisif malgré la défaite contre le Japon et étourdissant contre la Pologne.

Et l'Angleterre ? Avec sa longue tradition d'équipe décevante en phase finale, qui reste sur une piteuse élimination dès les huitièmes de finale de l'Euro-2016 contre les bizuths islandais et qui n'était pas sortie de la phase de groupes au Mondial-2014, difficile de faire des pronostics.

D'un côté, elle s'est montrée très convaincante au début de la phase de poules, entre sélectionneur - Gareth Southgate - habile à déminer scandales médiatiques et querelles de joueurs, football offensif et moderne, et Harry Kane, meilleur réalisateur du tournoi jusque-là (5 buts). De l'autre, sans le stakhanoviste buteur des Spurs, elle s'est pris les pieds dans le tapis belge (0-1) lors de son 3e match.

À la presse anglaise qui lui demandait s'il se sentait capable de marquer à chaque match, son attaquant a modestement répondu : « Oui, je crois. Surtout lorsque les ballons vous arrivent dessus et que les choses vont bien, vous avez hâte de jouer. (...) Je sors d'un coup du chapeau (contre le Panama, NDLR) et je suis prêt pour notre prochain match ».

« Nous avons une vision claire de la façon dont nous voulons jouer. Nous sommes très confiants dans notre façon de jouer », a de son côté observé Dele Alli. « Nous ne changeons pas notre jeu en fonction de l'adversaire. On s'amuse bien aussi. Cela peut affecter votre jeu si vous n'êtes pas heureux, mais tout le monde ici est de bonne humeur et s'entend bien. »

Mais mardi, ce sont la Colombie et les matches à élimination directe qui s'avancent. Attention à ce qu'ils ne gâchent pas la petite fête des Trois Lions...