Ils n'ont pas le même parcours ni la même philosophie humaine et tactique, mais les quatre sélectionneurs encore en lice à la Coupe du monde de soccer ont tous le même rêve: être champion du monde, le 13 juillet. Comment ont-ils géré et influencé le parcours de leurs troupes?

LUIZ FELIPE SCOLARI

Âge: 66 ans

Nationalité: Brésilienne

Son Mondial: Comme prévu, il a été la figure paternelle et flegmatique qui a fait contrepoids à l'extrême émotion montrée par certains de ses éléments. Fidèle à lui-même dans sa gestion du groupe, il a aussi fait appel à des motivateurs et à des psychologues quand la situation l'imposait. Cela ne l'a toutefois pas empêché de trancher et de prendre des décisions nécessaires à la marche en avant de «la Famille Scolari». Auteur de performances moins brillantes qu'à la Coupe des confédérations, Paulinho et Dani Alves se sont ainsi assis sur le banc. En cours de match, Scolari a quasi exclusivement fait des changements poste pour poste.

La question: Parviendra-t-il à sublimer son équipe malgré l'absence de Neymar (et la suspension de Thiago Silva)? L'état d'esprit sera au rendez-vous, mais on ne remplace pas si facilement un joueur de la qualité du numéro 10. Au Brésil, l'absence d'une doublure avec les mêmes caractéristiques techniques est vivement critiquée.

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Photo Vanderlei Almeida, AFP

Le sélectionneur du Brésil, Luiz Felipe Scolari.

JOACHIM LÖW

Âge: 54 ans

Nationalité: Allemande

Son Mondial: En termes de pression populaire et médiatique, Joachim Löw est facilement sur le podium depuis le 12 juin. Car après une finale et deux demi-finales, au Mondial comme à l'Euro, il doit permettre à ses troupes de franchir la dernière étape, peu importe la manière. Dans cette compétition, l'Allemagne a tout montré: de l'allant offensif, une victoire convaincante, mais aussi des faiblesses défensives et des succès étriquées. Löw, cible de critiques après le match de huitième de finale, a également dû gérer des dossiers majeurs tels le positionnement de Philip Lahm, la composition de son milieu de terrain ou le temps de jeu de Miroslav Klose. Contre le Brésil, des voix s'élèvent maintenant pour la non-titularisation de Mesut Ozil qui, comme beaucoup de ses coéquipiers, n'a pas joué à sa position préférentielle.

La question: À quelle position évoluera Lahm, cet après-midi? Il ne s'est pas passé une conférence de presse sans que la question ne soit posée. Löw a majoritairement composé sa défense avec quatre arrières centraux, mais a finalement déplacé Lahm, du milieu au couloir droit, contre la France. Le trio Bastian Schweinsteiger, Sami Khedira et Toni Kroos a alors gagné la bataille de l'entrejeu, alors que Lahm colmate une faiblesse évidente. Reste à voir si Klose sera encore titularisé, en pointe.

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Photo Patrik Stollarz, AFP

Le sélectionneur de l'Allemagne, Joachim Löw.

ALEJANDRO SABELLA

Âge: 59 ans

Nationalité: Argentine

Son Mondial: Son tournoi a commencé par un mauvais choix tactique et par des critiques à peine voilées de la part de Lionel Messi. Il est ensuite revenu à une formule plus classique, que lui aurait dicté le Barcelonais à la mi-temps du premier match. Les cinq victoires ont été remportées par une marge d'un but, souvent dans la douleur et grâce à des contre-attaques. Est-on trop dur avec l'Albiceleste que L'Équipe a qualifié de «Championne de l'ennui» après la victoire contre la Belgique? Probablement. La défense, point d'interrogation avant le Mondial, a finalement tenu le coup.

La question: Comment gérera-t-il la blessure à la cuisse d'Angel Di Maria, rare rayon de soleil en compagnie de Messi? Enzo Perez, au profil plus défensif, l'a remplacé contre la Belgique et devrait également affronter les Pays-Bas, sur le côté droit. Sergio Aguero, de nouveau opérationnel, pourrait entrer en deuxième période.

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Photo Juan Mabromata, AFP

Le sélectionneur de l'Argentine, Alejandro Sabella.

LOUIS VAN GAAL

Âge: 62 ans

Nationalité: Néerlandaise

Son Mondial: En termes de préparation et de gestion de match, Louis Van Gaal a eu tout juste. Son 3-5-2 a d'abord profondément gêné le milieu de terrain espagnol lors du premier match (5-1). Par la suite, il a su inverser des situations délicates en trouvant les bons remplaçants - Memphis Depay et Tim Krul sont les meilleurs exemples - ou en changeant de système. Contre les Mexicains, le passage à trois attaquants a permis aux Néerlandais d'accentuer la pression et de renverser la vapeur. Il a également unifié un groupe qui s'était entredéchiré lors du dernier Euro. Dans le passé, la réputation d'entraîneur sévère l'a largement poursuivi, mais les réactions de ses joueurs ne trompent pas. Lui-même a indiqué, samedi, que ces Oranje 2014 étaient «le meilleur groupe qu'il avait entraîné».

La question: Quel sera le visage des Pays-Bas contre l'Argentine? Après avoir entouré Robin van Persie de deux ailiers contre le Costa Rica, van Gaal devrait miser sur la vitesse de ses deux attaquants (3-5-2) dont Arjen Robben, le meilleur Néerlandais du Mondial. À noter que Wesley Sneijder est monté en puissance depuis la fin de la phase de groupe.

Photo Pilar Olivares, Reuters

Le sélectionneur des Pays-Bas, Louis van Gaal.