Après avoir été inséré dans le match quelques instants plus tôt, Tim Krul a stoppé deux tirs costaricains en fusillade et les Pays-Bas ont prévalu 4-3 dans ce contexte, obtenant ainsi leur place en demi-finales à la Coupe du monde.

À moins de participer à la demi-finale, voire la finale, Tim Krul n'aura officiellement disputé qu'une seule minute dans cette Coupe du monde. Dans les faits, pourtant, le gardien néerlandais a été le grand artisan de la qualification des siens pour la demi-finale, samedi à Salvador (0-0, 4 t.a.b à 3).

Entré dans les dernières secondes de la prolongation face au Costa Rica, Krul a effectué deux arrêts lors de la séance de tirs au but, en plus d'avoir choisi le bon côté lors des trois autres tentatives. Avec une bonne dose d'assurance et un soupçon d'intimidation envers les tireurs adverses, le joueur de Newcastle a donné raison à Louis van Gaal de procéder à ce changement rarissime. Car entre les décisions inspirées et les choix douteux, la frontière peut être mince. 

«Chaque joueur a des qualités qui lui sont propres et nous avons estimé que Krul était le mieux placé pour arrêter un tir au but, a révélé Van Gaal. Non seulement a-t-il de meilleures statistiques, mais il a aussi une meilleure détente. Nous sommes heureux que ce petit tour ait fonctionné.»

De son côté, le clan costaricain a assuré que l'entrée d'un nouveau gardien n'avait pas modifié la stratégie des tireurs ni suscité le moindre doute. «Peut-être que (Krul) est un spécialiste des penaltys, je ne sais pas. Je respecte la décision, mais je n'ai jamais vu ça avant, a révélé Jorge Luis Pinto. Nous n'avons pas été intimidés du tout. Il a arrêté deux tirs au but, mais c'est la nature de l'exercice ; la chance entre parfois en ligne de compte.»

Le soccer ne répond pas toujours à une certaine logique, mais l'issue de cette séance a été conforme à la physionomie de la rencontre. Face à un adversaire plus costaud et dominateur, le Costa Rica a utilisé ses armes habituelles: combativité, discipline défensive et, encore une fois, un gardien qui a collectionné les arrêts quasi-miraculeux. 

La liste de victimes de Keylor Navas est tout aussi impressionnante que face à la Grèce, en huitièmes de finale. Il a d'abord débuté son festival par un double arrêt face à Robin Van Persie et Wesley Sneijder (22e) avant de s'imposer devant Memphis Depay (28e). Sur sa lancée, il a également sorti un coup franc de Sneijder qui prenait le chemin de la lucarne. Ce scénario s'est poursuivi jusqu'au bout malgré, il est vrai, un brin de chance avec deux tirs sur le poteau et un sauvetage de Yeltsin Tejeda sur la ligne.

À l'autre bout du terrain, il a fallu attendre la 117e minute avant que le Costa Rica ne cadre sa première frappe. «Je ne connais pas notre la possession de balle, notre nombre d'occasions ou de tirs cadrés. Mais le plus important, c'est de marquer. Et comme nous n'avons pas marqué, le match a été stressant et excitant», a déploré Van Gaal.

Menés par un Arjen Robben intenable samedi sur le côté droit, les Pays-Bas affronteront l'Argentine, mercredi à São Paulo.

Invaincus!

Les Ticos quittent donc la compétition sans avoir subi la moindre défaite et en ayant gagné quelques nouveaux partisans, au Brésil. Entre des chants en soutien à Neymar, ce sont des «América latina» qui résonnaient dans l'Arena Fonte Nova. En moins d'un mois, le Costa Rica a, soit tenu tête, soit battu cinq équipes du top-15 du classement FIFA. Malgré la large domination adverse, l'épopée aurait bien pu se poursuivre après ces 120 minutes sans but.

«Nous sommes heureux malgré tout, a admis Pinto. Nous n'avons pas perdu même si nous étions opposé à de grands adversaires et je dois féliciter le travail de mes joueurs. Nous avons montré une image positive et digne du Costa Rica.» Maintenant, que le rêve est terminé, quel est le prochain objectif costaricain. «De revenir à la Coupe du monde», a-t-il répondu tac-au-tac. Il vient cependant de placer la barre très haut.