Candidats affichés au titre avant le début du mondial, le Brésil, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Argentine sont présents au rendez-vous des quarts de finale, à partir de vendredi, mais ils devront se défaire d'équipes dont le potentiel s'est révélé depuis le 12 juin.

L'Espagne, sacrée en 2010, l'Italie, vice-championne d'Europe ou le Portugal de Cristiano Ronaldo ? Éliminés, au terme du premier tour. L'Uruguay, demi-finaliste en 2010 ? Sortie en huitièmes de finale, sur les braises de l'affaire Suarez, l'attaquant mordeur dont les dénégations ont déteint sur toute l'équipe.

Parmi les 8 rescapés, seules quatre équipes (Brésil, Allemagne, Pays-Bas et Argentine) faisaient figure de favoris sérieux pour le titre. Mais tous ont rencontré des difficultés pour intégrer les quarts.

Depuis le premier match remporté face à la Croatie, grâce --entre autres-- à un penalty contesté, le parcours du Brésil est chaotique. Passent le match nul face au Mexique et son gardien «Mémo» Ochoa (0-0) ou le succès poussif face au Cameroun (4-1)... Le 8e de finale face au Chili (1-1, 3 t.a.b. à 2) a montré une nouvelle fois les limites collectives de la Seleçao, tout en révélant ses failles mentales.

Les pleurs du gardien de buts Julio Cesar, avant la séance des tirs au but où il fut héroïque, comme les prières sur la pelouse du capitaine Thiago Silva, ont démontré que les Brésiliens étaient solubles sous la pression. Au point que le sélectionneur Luiz Felipe Scolari a convoqué une psychologue au camp de base de Teresopolis pour cimenter ces abîmes de doute.

Les autres favoris ? Pas mieux ! Chez les Argentins, le problème est avant tout collectif. Le génial Lionel Messi, quatre fois Ballon d'Or, porte l'équipe sur ses frêles épaules. Et ses coéquipiers peinent à jouer au diapason.

Une surprise venue de Colombie ?

Les Allemands sont eux entrés de façon fracassante dans le Mondial, en balayant le Portugal (4-0). Depuis, ils ont peiné face au Ghana (2-2) et aux États-Unis (succès 1-0). Et se sont offert une belle frayeur pour éliminer l'Algérie en 8e de finale (2-1, a.p.)

Les Néerlandais semblaient eux irrésistibles, jusqu'à leur 8e de finale face au Mexique, où ils n'ont fait la différence que dans les dix dernières minutes (2-1). Les valeureux Costariciens ne semblent cependant pas en mesure de les éliminer en quarts de finale.

En revanche, la tâche semble beaucoup plus compliquée pour les autres favoris auto-proclamés. La palme de la difficulté revient sans doute au Brésil, tant la Colombie a survolé la première phase dans le groupe C (certes peu relevé) avant de réciter sa partition en huitième de finale face à l'Uruguay.

L'organisation collective, alliée au talent exceptionnel de James, pourrait faire le lit d'une colossale surprise; l'élimination du Brésil dès les quarts de finale de «son» Mondial.

Les Argentins rêvent eux d'une finale face au Brésil le 13 juillet au Maracana de Rio. Mais d'abord il faudra parvenir à écarter la Belgique, certes accrochée par les États unis (2-1, a.p.) en huitièmes, mais dont le jeu semble se mettre progressivement en place.

Enfin, la France semble taillée pour réaliser un exploit face à l'Allemagne, et effacer ses éliminations face à la nationalmannschaft en demi-finale en 1982 et 1986. Les Bleus de Didier Deschamps sont en confiance et possèdent quelques individualités (Pogba, Benzema) capables de faire la différence et de casser l'ordre établi. Pour apporter à ce Mondial un grain de folie supplémentaire.