Le Brésil a dû attendre le dernier des cinq tirs au but du Chili pour pousser un soupir de soulagement, samedi après-midi, l'emportant finalement 3-2 en fusillade contre un rival coriace qui refusait de céder en huitièmes de finale de la Coupe du monde de soccer.

Et ce n'est pas Neymar, la jeune vedette brésilienne de cette Coupe du monde, qui a joué le rôle clé dans la victoire. Ce fut plutôt le gardien Julio Cesar, le bouc émissaire de la contre-performance du Brésil lors de la précédente Coupe du monde en Afrique du Sud, qui a effectué plusieurs arrêts cruciaux - en plus d'obtenir l'aide de ses poteaux en surtemps et en fusillade.

Avec que le match était dans l'impasse 1-1, samedi, le Brésil est passé à quelques millimètres près d'une sortie prématurée lorsque le Chilien Mauricio Pinilla a frappé la barre transversale dans les derniers moments de la prolongation.

Puis, lors du dernier tir de la partie, et après deux arrêts de Cesar dans la fusillade, Gonzalo Jara a aussi frappé le poteau.

«Je crois que la population du Brésil en avait besoin, a exprimé Cesar, du Toronto FC, qui avait fait une erreur il y a quatre ans en Afrique du Sud ayant mené à l'élimination du pays en quarts de finale. Les joueurs, tout le monde ici, nous avions besoin (de cette victoire).»

Néanmoins, les partisans brésiliens doivent encore attendre avant de crier victoire. Trois autres matchs devront être gagnés par les favoris locaux avant de savourer un sixième titre de la Coupe du monde.

«Voyons si nous pouvons limiter les erreurs dans les prochains matchs, a commenté l'entraîneur brésilien Luiz Felipe Scolari. La prochaine fois, peut-être que nous ne serons pas aussi chanceux.»

Pour être juste, ce n'est pas seulement la chance qui a permis au Brésil d'atteindre les quarts de finale au stade Mineirao, qui vibrait au rythme d'une mer jaune de partisans brésiliens et d'îlots rouges de partisans chiliens.

Neymar - avec le but décisif -, David Luiz et Marcelo ont marqué en fusillade, et Cesar a bloqué les tirs de Pinilla et Alexis Sanchez avant de voir la dernière tentative de Jara frapper l'intérieur du poteau droit.

Le duel terminé, certains joueurs brésiliens se sont affaissés au sol, épuisés et vidés émotivement.

Les Chiliens restaient immobiles, assumant le coup d'une défaite crève-coeur.

«Est-ce que vous croyez que je peux être satisfait du résultat?, a questionné l'entraîneur chilien Jorge Sampaoli. Nous avons été solides pendant 120 minutes, même si tout le monde était contre nous dans le stade.»

En temps régulier, David Luiz a fait mouche du genou à la 18e minute, sur un corner déjà redirigé de la tête par Thiago Silva.

Alexis Sanchez a toutefois nivelé le score 14 minutes plus tard, à la suite d'une bévue flagrante de la défense brésilienne.

À la 84e minute, le gardien chilien Claudio Bravo s'est distingué sur un tir à bout portant de Hulk. En début de deuxième demie, ce dernier s'était par ailleurs vu refuser un but, l'arbitre Howard Webb jugeant que sa main avait touché au ballon sur la séquence.

Cesar a aussi brillé contre Charles Aranguiz (65e), après que les Chiliens eurent réussi une belle séquence de passes en zone dangereuse.

Le prochain rival des favoris locaux sera la Colombie, qui a eu le dessus 2-0 sur l'Uruguay, plus tard samedi.

PHOTO JUAN MABROMATA, AFP

Julio Cesar effectue un arrêt en tirs de barrage.