La bataille était attendue, elle a bien eu lieu. À défaut d'une grande performance technique, l'Uruguay et l'Italie se sont livré un âpre duel où la tension n'a fait que grimper au fil des minutes. Après un match marqué par une nouvelle morsure de Luis Suarez et par une expulsion italienne, l'Uruguay a obtenu sa place en huitièmes de finale grâce à une victoire de 1-0.

Dans une Arena das Dunas largement acquise à la cause uruguayenne, la différence est venue d'un corner repris de...l'épaule par Diego Godin (81e minute). Souvent décisif avec l'Atletico Madrid sur les phases arrêtées, le défenseur central a ainsi permis aux siens de prendre la deuxième place du groupe D, derrière le Costa Rica.

En huitièmes de finale, la Celeste affrontera le vainqueur du groupe C, samedi, à Rio de Janeiro. Pourra-t-elle compter sur Suarez qui, pour la troisième fois de sa carrière, a mordu un adversaire? Cette fois, le controversé attaquant a planté ses dents dans une épaule de Giorgio Chiellini en deuxième période. Le geste, que l'arbitre n'a pas vu, devrait logiquement être suivie d'une suspension de la FIFA. Même si la sanction ne devrait pas atteindre les mêmes proportions, les deux premières offenses deSuarez, aux Pays-Bas et en Angleterre, avait découlé sur sept et dix matchs de suspension.

En conférence de presse, Tabarez s'est d'abord emporté devant l'insistance, les attaques selon lui, des médias britanniques à l'endroit de son joueur. «Ceci est une Coupe du monde de football, pas une Coupe du monde de moralité de bas niveau. (...) Lors des qualifications, nous avons joué plusieurs matchs sans lui. Nous en avons gagné certains et nous en avons perdu d'autres. Mais c'est vrai qu'il est un joueur important sur le terrain et dans le groupe», a-t-il finalement acquiescé.

Prandelli démissionne

Si l'Uruguay a longuement savouré sa qualification, obtenue malgré une défaite en match d'ouverture, l'Italie, elle, a déjà entamé une profonde réflexion sur son prochain chapitre. Après deux prestations décevantes contre le Costa Rica et l'Uruguay, Cesare Prandelli a rapidement annoncé qu'il démissionnait de son poste de sélectionneur. «Peut-être sommes-nous techniquement limités ou pas assez bien structurés. Mais, c'est ma responsabilité si le projet technique n'a pas marché.»

Celui qui sera resté quatre ans à la barre de la sélection possède toutefois un grand regret sur ce match: l'expulsion de Claudio Marchisio (59e minute) après un tacle sur Egidio Arevalo. «Le match était rugueux, mais loyal jusque là. Puis, le carton rouge a créé un second match, a-t-il déploré. Il faut savoir perdre, mais c'est difficile de chuter sur de mauvaises décisions. Avant cela, le match était équilibré et nous avions même un peu plus de possession.»

Les meilleures occasions ont toutefois été uruguayennes, même avant le rouge de Marchisio. Si l'Italie n'a cadré qu'un seul tir lointain, Suarez a notamment forcé Gianluigi Buffon à sortir deux grands arrêts (33e et 66e minutes). Entre ces deux tentatives, Cristian Rodriguez a eu la meilleure occasion, mais a trop croisé sa frappe.

Difficile pour Balotelli

Avec Mario Balotelli, il suffit de quelques minutes pour distinguer s'il est dans un bon jour ou non. Maladroit et auteur de tirs sans conviction, il a également multiplié les gestes de nervosité tout au long de la première période. Le duo qu'il a formé avec Ciro Immobile n'a également pas donné les résultats escomptés face aux trois défenseurs axiaux adverses.

Il a finalement récolté un carton jaune pour une faute aux dépens d'Alvaro Pereira avant d'être remplacé à la mi-temps. Balotelli n'a donc pas racheté une saison difficile dans cet autre échec italien en phase de groupe.