La Côte d'Ivoire n'a plus qu'un petit effort à faire mardi face à la Grèce à Fortaleza (17h locales) pour se qualifier pour la première fois pour les 8e de finale de la Coupe du monde, en dépit des états de forme incertains de ses vedettes Yaya Touré et Didier Drogba.

Malgré leur défaite face à la Colombie jeudi à Brasilia (2-1), les Ivoiriens restent en effet les mieux placés du groupe C pour rejoindre les Cafeteros en 8e de finale.

Un succès contre les Grecs les qualifierait ainsi à coup sûr et même un match nul aurait de bonnes chances de leur suffire.

Dans ce cas de figure, il faudrait en effet que les Japonais battent la Colombie avec deux buts d'écart ou en marquant trois buts de plus que la Côte d'Ivoire pour que les Africains soient éliminés.

Pour une fois tombés dans un groupe accessible, les Elephanta visaient ouvertement ces 8e de finale qu'ils n'ont jamais visités et ils doivent maintenant finir le travail.

«Ils ont tous envie de rentrer dans l'histoire. Nous avons fait 40 jours de préparation, nous avons deux ans de travail en commun. Et je ne les ai jamais vus aussi bien travailler», a assuré lundi en conférence de presse leur sélectionneur Sabri Lamouchi.

«Se qualifier, on ne l'a jamais fait. On veut donner de cette joie», a quant à lui rappelé le latéral Serge Aurier, excellent depuis le début du tournoi.

Pour cela, les joueurs de Lamouchi vont encore s'appuyer sur la vitesse et la fantaisie de Gervinho, mais aussi sur un impact physique très net face au Japon, moins contre la Colombie.

La puissance ivoirienne est traditionnellement incarnée par le capitaine Yaya Touré, mais celui-ci, blessé en fin de saison avec Manchester City, ne joue pour l'instant qu'à 50 ou 60% de ses moyens.

En outre, lui et son frère Kolo ont appris cette semaine le décès de leur frère Oyala Ibrahim, mort jeudi à 28 ans d'un cancer.

Le cas Drogba

Les deux Touré, cadres de la sélection, sont restés au Brésil et Kolo devrait d'ailleurs remplacer en défense centrale Didier Zokora, suspendu après deux avertissements.

Mais Sabri Lamouchi doit aussi gérer le cas Drogba. Remplaçant lors des deux premières rencontres, l'ancien de Chelsea et de Marseille, qui lui non plus n'est pas au top physiquement, se contentera-t-il longtemps d'un rôle de joker?

Et le costume d'avant-centre titulaire n'est-il pas dans ces conditions trop large pour Wilfried Bony, buteur face au Japon mais globalement décevant dans le jeu?

«Moi, je sais ce que je vais faire. Mais j'ai la chance de pouvoir compter sur 23 Ivoiriens», a simplement répondu Lamouchi lundi.

Le journal sportif national Supersport estimait en tous cas après le revers contre la Colombie qu'une «équipe de la trempe de la Côte d'Ivoire ne peut se permettre de faire ce qu'elle a fait. C'est-à-dire laisser sur la touche son meilleur buteur».

«Lamouchi saura sans doute tirer les enseignements de son erreur de coaching», ajoutait le journal.

«Il n'y a pas de problème dans l'équipe. Didier fait partie du collectif. Sur le banc il encourageait aussi, c'est un grand homme, il sait gérer ces moments-là. C'est sûr que quand il rentre, il nous apporte un plus», a pourtant assuré Aurier.

En plus de leurs problèmes internes, les Ivoiriens vont aussi devoir gérer les Grecs, qui n'ont pour l'instant strictement rien montré mais qui sont toujours en vie grâce au match nul arraché face au Japon (0-0).

Et la Grèce n'est finalement pas si loin de la qualification. S'ils battent les Ivoiriens et que le Japon ne parvient pas à vaincre la Colombie, ce sont bien les joueurs de Fernando Santos qui iront en 8e de finale.

Près de 75 000 $ par joueur si qualifiés

Les joueurs de la Côte d'Ivoire empocheront près de 75 000 $ en cas de qualification pour les 8e de finale du Mondial-2014, un niveau qu'ils n'ont encore jamais atteint, a-t-on appris lundi auprès de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

La prime qualificative pour les huitièmes de finale, initialement fixée à 16 millions de francs CFA (environ 37 000$), a été doublée pour passer à 32 millions de FCFA (environ 74 000 $), d'après une source proche de la FIF.

La décision, prise par le chef de l'État Alassane Ouattara, a été annoncée aux intéressés par le président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, venu leur rendre visite à leur camp d'entraînement brésilien, selon le site internet de la Fédération.

Cette initiative vise à «motiver davantage les Éléphants», a expliqué cette source.

«Pour la prime, on n'en a pas parlé. On est concentré sur notre objectif. Cette histoire de prime doublée nous a fait plaisir, ça nous encourage encore plus. Mais ça n'a pas été demandé», a déclaré lundi soir en conférence de presse le joueur Max-Alain Gradel.

La mesure anime les réseaux sociaux, où nombreux jugent ce montant disproportionné dans un pays pauvre comme la Côte d'Ivoire, qui malgré son prestige régional occupe un faible 168e rang sur 186 en terme d'indice de développement pour l'ONU.

«Je ne suis pas content de cette gabegie au sommet de l'État alors que des Ivoiriens n'arrivent pas à manger deux repas par jour», peste un internaute.