En quête d'explications pour les décevantes performances de leur équipe à la Coupe du monde, les amateurs portugais ne sont pas à court de coupables possibles.

L'équipe portugaise est sous la menace d'une élimination dès le premier tour du tournoi à la suite de son match nul in extremis de 2-2 soutiré aux États-Unis dimanche, après une raclée de 4-0 face à l'Allemande.

Un retour au pays à l'issue de la phase de groupes constituerait un dénouement étonnant pour une équipe qui occupe le quatrième rang au classement de la FIFA. Cette perspective survient alors que l'Espagne, son voisin de la péninsule ibérique, a vu la défense de son titre tourné court après seulement deux matchs.

On a commencé à chercher des coupables au Portugal. Parmi les critiques les plus entendues, la trop grande dépendance sur Cristiano Ronaldo, la mauvaise préparation physique, une organisation déficiente pour le tournoi,  l'échec de l'entraîneur Paulo Bento de sélectionner de nouveaux joueurs et une équipe un peu démunie en milieux de terrain et en attaquants de qualité.

Ronaldo a offert une évaluation franche après le match à Manaus, où le but égalisateur de Silvestre Varela dans le temps additionnel a permis au Portugal de conserver ses espoirs de passer au tour suivant.

«Nous formons probablement une équipe moyenne. Je mentirais si je vous disais que nous sommes une équipe de premier plan, a confié Ronaldo. Le Portugal n'a jamais été un favori (à la Coupe du monde). Honnêtement, je n'ai jamais pensé que je serais champion de la Coupe du monde.»

Le joueur du Real Madrid a rappelé le parcours peu convaincant du Portugal dans la phase de qualification pour le tournoi, qui a nécessité les éliminatoires.

«Nous devons être humbles et savoir ce que nous sommes capables de faire», a-t-il poursuivi.

Ronaldo a également admis qu'il n'est pas au sommet de sa forme.

La station de radio Renascenca a décrit la performance du Portugal de «fiasco» et exigé une justification publique de la part de la Fédération portugaise de football. Dans les tribunes téléphoniques, plusieurs amateurs ont exprimé leur colère face à la tenue de leur équipe.

Les amateurs mécontents ont fait connaître leurs griefs.

Bento, l'entraîneur depuis 2010, n'a pas développé ou amené du sang neuf au sein de l'équipe, selon eux. Contre l'Allemagne, le Portugal a procédé à un seul changement par rapport à l'équipe qui avait affronté les Allemands au Championnat d'Europe il y a deux ans.

L'équipe affiche peu de profondeur. Elle est faible en milieux de terrain et attaquants de qualité. Eder, un attaquant pour le modeste club portugais de Braga, n'a même jamais joué en Ligue des Champions, mais a dirigé l'attaque portugaise contre les États-Unis. Cela ajoute de la pression sur les épaules de Ronaldo, même si ses récents problèmes de genou gauche l'ont apparemment incité à se ménager.

Une série de blessures a également mis le personnel de conditionnement physique sous le feu des projecteurs. Contre l'Allemagne, trois joueurs portugais ont dû être remplacés. Contre les États-Unis, deux autres ont quitté.

«Il n'est pas normal d'avoir autant de blessures», a déclaré l'attaquant Helder Postiga, l'une des victimes dimanche.

Certains ont également remis en question la sagesse d'opter pour Campinas, près de Sao Paulo, pour le camp d'entraînement du Portugal. Cela a laissé peu de temps aux joueurs pour s'acclimater à l'humidité de la jungle de Manaus où l'équipe a affronté les Américains.