Une Coupe du monde de soccer au Brésil, c'est un peu comme un tournoi olympique de hockey qui se déroule au Canada. Vrai? Pas du tout, répond Marc Dos Santos.

«Je ne veux pas manquer de respect, mais ceux qui pensent ça n'ont aucune idée de l'amour qu'ont les Brésiliens pour le foot, lance Dos Santos, qui a été entraîneur de soccer au Brésil pendant deux ans et demi, après son départ de l'Impact de Montréal en 2011. Je n'ai jamais vu un pays arrêter tout ce qu'il fait à ce point à cause d'un sport.»

Dos Santos, un Québécois qui a passé une partie de sa jeunesse en Afrique avant de venir s'installer sur la Rive-Sud de Montréal, l'a constaté au début de son séjour au Brésil.

«Une fois, je suis allé à la banque un jeudi. Alors que normalement ça ferme à cinq heures, c'était déjà fermé même si j'y étais allé à deux heures. J'ai demandé au garde de sécurité pourquoi et il m'a dit que c'était parce que le Brésil allait jouer tantôt. Et c'était juste un match amical, qui allait avoir lieu à Londres en plus. Je n'en revenais pas», a raconté, lors d'un entretien téléphonique, celui qui est maintenant entraîneur-chef du Fury d'Ottawa dans la NASL.

«Ça ne va jamais arriver, ici, que les banques vont fermer parce que le Canada joue contre la Russie au hockey.»

Et jamais, au Canada, un chef d'État va aller jusqu'à s'adresser à la nation pour commenter la non-sélection d'un joueur, a noté Dos Santos. C'est ainsi qu'aucun politicien notable, par exemple, ne s'y était risqué quand Martin St-Louis avait initialement été ignoré par les dirigeants de l'équipe canadienne de hockey en vue des Jeux olympiques de Sotchi. Mais le président du Brésil Fernando Henrique Cardoso l'avait fait en 2002, quand Romario avait été exclu de la sélection brésilienne en vue du Mondial.

«Ce n'est pas en allant là-bas pendant un mois que les gens vont comprendre c'est quoi le foot pour les Brésiliens. Moi, j'ai eu le privilège de vraiment vivre et ressentir l'amour qu'ils ont pour ce sport-là, a souligné Dos Santos. Ça dépasse tout ce qu'on peut penser.»

Malgré les grèves et les manifestations qui se multiplient au Brésil en raison de la tenue de la Coupe du monde, Dos Santos croit que la grande majorité des Brésiliens sont heureux que le Mondial ait lieu dans leur pays.

«Ceux que je connais sont très contents, a-t-il dit. Même ceux qui ne le sont pas, je sais qu'une fois que ça va commencer, ils vont tout oublier pendant un mois.»