Entre les vedettes confirmées et les joueurs de la nouvelle vague, la Coupe du monde est toujours l'occasion d'une chaude bataille entre les meilleurs de la planète. Voici quelques noms qui devraient largement résonner et les défis auxquels ils ont face.

Lionel Messi (Argentine)

Qu'est-ce qui sépare Lionel Messi de Diego Maradona ou de Pelé dans l'éternel débat sur le meilleur joueur de l'histoire? Une épopée en Coupe du monde, a elle-même répondu la légende brésilienne, il y a quelques années. Que l'on soit d'accord ou pas, il faut rappeler que Messi avait traversé le Mondial 2010 sans inscrire le moindre but malgré 29 tirs. Comparant ses performances avec le FC Barcelone, certains avaient même remis en doute son désir de jouer pour sa sélection nationale. Par rapport à sa position en club, Messi devrait de nouveau évoluer un peu plus en retrait, soit derrière un duo d'attaquants (Sergio Agüero et Gonzalo Higuaín).

Cristiano Ronaldo (Portugal)

Cristiano Ronaldo a connu une autre incroyable saison avec un record d'efficacité en Ligue des champions (17 buts) et un rythme d'un but par match, en championnat. L'envers de la médaille est que le Ballon d'or a poussé son corps à la limite en refusant systématiquement de prendre une pause. Entre l'été 2012 et le début du mois d'avril, seul Branislav Ivanovic avait passé plus de temps que lui sur un terrain, en Europe. Victime d'une inflammation du tendon rotulien, il a donc connu une préparation tronquée, inquiétant tout le Portugal. Ronaldo a été impliqué dans plus de la moitié des buts, en qualifications, et marqué à cinq reprises, en barrages. Quand on connaît l'inefficacité des autres attaquants portugais, en 2013-2014...

Andrés Iniesta (Espagne)

Il y a quatre ans, Andrés Iniesta est entré dans la légende espagnole en inscrivant le but décisif en finale du Mondial. Il a également gagné les coeurs avec un hommage, sur son t-shirt, à Dani Jarque, mort un an auparavant. Depuis, le FC Barcelone a connu des hauts et des bas, mais l'étoile d'Iniesta n'a pas pâli. Que ce soit sur le côté gauche ou davantage dans l'axe, il continue d'épater par sa vision, son élégance et une personnalité toujours aussi simple. «C'est le genre de joueur qui réfléchit toujours plus vite que n'importe qui et délivre des passes incroyables», a récemment résumé Luis Suárez. Ce compliment aurait tout aussi bien pu s'appliquer à son coéquipier, Xavi.

Yaya Touré (Côte d'Ivoire)

Avec le FC Barcelone, Yaya Touré occupait le rôle de milieu défensif chargé de récupérer et de refiler rapidement le ballon aux autres milieux axiaux. Dans ses autres clubs, et surtout à Manchester City, ses qualités techniques et sa capacité à se projeter vers l'avant ont été davantage exploitées. «À Manchester, j'ai un rôle libre: je peux aller où je veux et faire ce que je veux», disait-il ce printemps. C'est sur ce cocktail de puissance et de technique que la Côte d'Ivoire mise en plaçant Touré, en électron libre, derrière Didier Drogba. Meilleur joueur africain des trois dernières années, il a inscrit 20 buts et offert 9 passes décisives, cette saison, en Premier League.

Luis Suárez (Uruguay)

Pendant plusieurs jours, le genou de Luis Suárez a été au centre de toutes les attentions en Uruguay. Opéré au ménisque, l'attaquant de Liverpool sera bien au Brésil pour guider une Celeste dont les contours ressemblent fortement à celle de 2010. Il reste à voir si cette pause ne sera pas nuisible à l'état de la forme Suárez, qui a connu une excellente saison avec les Reds. L'Uruguay est reconnu pour sa flexibilité tactique, mais Suárez devrait être accompagné d'Edinson Cavani, dans le 4-4-2 d'Óscar Tabárez. À défaut d'avoir l'équipe la plus talentueuse, la vigueur et le talent des deux hommes, notamment en contre-attaque, pourraient faire quelques dégâts.

Neymar (Brésil)

«Est-ce que Neymar a les épaules assez larges pour porter le légendaire numéro 10?» C'est la question que s'est posée un célèbre équipementier dans une toute récente campagne publicitaire. Si la pression n'était pas au même niveau qu'aujourd'hui, le joueur de 22 ans avait déjà fourni une bonne réponse lors de la Coupe des confédérations. Il en avait été le meilleur joueur, mais aussi l'auteur de quelques petits bijoux. Après une première saison barcelonaise marquée par quelques faits divers, Neymar a maintenant l'occasion de faire sa place dans la légende brésilienne. Mais pour ce dribbleur et buteur hors pair, rien d'autre qu'une victoire ne pourra satisfaire les exigences de tout un peuple.

Photo Jon Nazca, Reuters

Andrés Iniesta

Andrea Pirlo (Italie)

Malgré ses 35 ans, Andrea Pirlo, qui a signé un nouveau contrat de deux ans avec la Juventus Turin, n'est pas prêt à arrêter. Rarement blessé depuis son arrivée avec la Vieille Dame, le regista (meneur de jeu reculé) joue certes un peu moins, mais il n'a rien perdu de son influence. Véritable métronome, il alterne parfaitement le jeu court et le jeu long. Lui donner trop d'espace, comme l'Angleterre lors du dernier Euro, peut s'avérer extrêmement dangereux. Il est également une menace sur les phases arrêtées et, plus particulièrement, sur les coups francs directs. Il a marqué de cette façon, à quatre reprises, en Serie A, cette année.

Miroslav Klose (Allemagne)

Il n'est certes plus le grand pilier de la sélection allemande, mais Miroslav Klose, 36 ans, n'est qu'à deux buts de battre le record que détient le Brésilien Ronaldo (15). S'il n'a pas connu une très bonne saison avec la Lazio Rome en raison de blessures et des effets de l'âge, le spécialiste du jeu aérien est encore le premier choix de Joachim Löw, en pointe. Les autres options sont constituées de faux numéro 9, tels Mario Götze, Thomas Müller ou Marco Reus. «Tous ceux qui me connaissent savent que c'est un objectif, a affirmé Klose. Mais pour être honnête, l'équipe est plus importante. Le record, ça vient après.»

Eden Hazard (Belgique)

La belle génération belge disputera sa première phase finale d'un tournoi international depuis 2002. Si Kevin De Bruyne a été l'élément le plus décisif des qualifications, aucun autre milieu belge n'a atteint le niveau d'Eden Hazard, en club. Pourtant, des doutes, amplifiés par les matchs amicaux, subsistent au pays de Tintin. Malgré un magnifique but contre la Suède, il a déçu par son manque d'implication défensive et un manque de constance en attaque. Son entraîneur, Marc Wilmots, a déjà prévenu: «Si un jour je sens qu'il n'est pas dans (le bon) état d'esprit, je me passerai de lui, quitte à me mettre toute la Belgique à dos.» Ce Mondial est donc l'occasion, pour Hazard, de passer à un autre niveau.

Les autres

Une liste de 10 joueurs peut difficilement rendre grâce au talent global d'une telle compétition. Impossible de ne pas mentionner les Mario Balotelli, Robin van Persie, Arjen Robben, Wayne Rooney, Arturo Vidal, Sergio Agüero ou même la moitié des sélections allemande et espagnole. Ce type de classement a aussi tendance à privilégier les joueurs à caractère offensif au détriment des gardiens ou des défenseurs. Pourtant, on ne se trompe guère en prévoyant que Manuel Neuer, Thiago Silva, Sergio Ramos ou Philipp Lahm vont aussi connaître leur part de succès. Que la fête commence...

Photo Alessandro Garofalo, Reuters

Andrea Pirlo