Avec des tribunes encore vides, le dernier test dimanche 15h00 à l'Arena Corinthians de Sao Paulo, où doit se disputer le match d'ouverture du Mondial-2014 le 12 juin, n'a pu être la répétition générale prévue.

Le match de Championnat du Brésil entre le club local des Corinthians, propriétaire du stade, et la formation carioca de Botafogo (1-1), s'est déroulé devant 37 119 spectateurs, loin des 65 000 attendus pour le coup d'envoi de la Coupe du monde, Brésil-Croatie (groupe A).

Les pompiers n'ont pas autorisé l'ouverture d'une des deux tribunes provisoires de 10.000 places, la nord. Dans l'autre, 5000 sièges seulement étaient occupés.

Le squelette de la tribune nord était impressionnant. Plusieurs voies d'accès à la principale porte ouest étaient encore garnies d'échafaudages.

Mais on a constaté aussi des avancées par rapport au premier match test du 18 mai, comme l'éclairage extérieur, alors un des points noirs, cette fois assuré par des lampadaires mobiles branchés sur des générateurs.

Avancées

Ou les télécommunications, puisqu'il était possible d'appeler au téléphone ou de se connecter à la 3G. La plupart des tables de la presse n'étaient cependant pas encore équipées de prises électriques.

Les entrées, déplacées depuis le 18 mai, avaient cette fois des détecteurs de métaux et des tourniquets. L'entrée des supporteurs s'est faite quelques mètres avant l'arrivée au stade lui-même, pour éviter les agglomérations de personnes à l'extérieur et suivre ainsi la norme FIFA.

«Le stade est très beau, mais il reste encore beaucoup à faire pour la Coupe du monde», a estimé Anderson Almeida (27 ans), pendant qu'il se rendait vers la tribune sud supérieure, ouverte pour la première fois.

Le test n'a donc été que partiel, contrairement à ce qu'exigeait la FIFA. Sachant que la livraison de l'Itaquerao, comme est surnommé le stade, était initialement prévue pour le 31 décembre dernier.

La FIFA a pris le contrôle du stade le 21 mai. C'était désormais manifeste, avec l'installation de plusieurs pancartes aux couleurs et logotypes identificateurs.

La FIFA avait été très insatisfaite du premier test officiel, trois jours auparavant. 36.600 spectateurs seulement avaient assisté au match Corinthians-Figueirense (0-1).

Aucune tribune provisoire n'avait été occupée, et les réseaux téléphoniques et internet s'étaient montrés déficients. Le toit demeurait inachevé: c'était un jour pluvieux et de nombreux supporters ont été mouillés. Il manquait aussi l'éclairage extérieur, tout comme la signalétique intérieure ou l'aménagement des loges VIP.

La FIFA avait vertement réagi. «Il est vital pour nous que toutes les installations soient testées dans les conditions complètes de match, incluant les tribunes complémentaires et les installations», avait tweeté le secrétaire général et N.2 de la FIFA, le Français Jérôme Valcke, dès le 21 mai.

Mais une fois de plus, l'Arena Corinthians a ajouté un épisode à sa série de manquements et reports.

Il faut dire aussi que le stade, qui a coûté quelque 420 millions de dollars, a été le théâtre de drames, avec la mort accidentelle de trois ouvriers, deux en novembre et un en mars. Au total, huit travailleurs sont décédés sur les chantiers des stades du Mondial.

«Un enfer»

Le stade doit être prêt pour le premier match du tournoi, avec quelque 65 000 spectateurs, mais aussi pour l'accueil des chefs d'État, avec les questions sécuritaires et protocolaires qu'il suppose, et la cérémonie d'ouverture, retransmise par plus de 600 chaînes de télévision pour un milliard de téléspectateurs sur la planète.

Environ 600 artistes participeront directement à ce spectacle de 25 minutes, couronné par l'interprétation de la chanson officielle de la compétition par les Américains Jennifer Lopez et Pitbull et la Brésilienne Claudia Leitte.

Mais l'Arena Corinthians n'est pas la seule responsable des maux de tête de la direction de la FIFA qui, selon son N.2, a vécu «un enfer» au Brésil.

Jérôme Valcke a pu mesurer lors de sa dernière tournée qu'il restait encore beaucoup à faire dans quatre autres stades du Mondial.

Il y avait déjà Curitiba, qui avait failli être éliminé de l'organisation en février, Porto Alegre, aux retards dans le pourtour de l'enceinte, et Cuiaba, où un ouvrier est mort le 8 mai.

A ces stades qui alimentent depuis des mois la chronique des contretemps, Jérôme Valcke a ajouté celui de Natal: l'Arena des Dunes, qu'il avait inaugurée avec la présidente brésilienne Dilma Rousseff fin janvier, lui a réservé une mauvaise surprise.