La réussite d'un grand club se mesure par le nombre de trophées qu'il remporte saison après saison. Depuis sa victoire en FA Cup le 21 mai 2005, Arsenal n'a pas enlevé le moindre titre et est largement perçu comme une équipe qui ne parvient pas à remporter les matchs importants.

Forts d'une victoire de 2-1 acquise le 8 février contre le FC Barcelone, les Gunners peuvent temporairement mettre à mal cette hypothèse, cet après-midi, à l'occasion des huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.

Ironie du sort, les malheurs londoniens ont commencé en mai 2006 face à ce même adversaire et dans la même compétition. Rapidement réduit à 10 et malgré une ouverture du score, Arsenal s'est écroulé dans le dernier quart d'heure pour s'incliner 2-1 en finale. Depuis, les coéquipiers de Cesc Fabregas ont disputé deux autres finales, en Carling Cup, avec des issues similaires. Autant dans le score que dans la manière.

En 2007 contre Chelsea, les Gunners ont de nouveau marqué les premiers avant de voir Didier Drogba inscrire le but décisif à la 84e minute. Et le 28 février, une mésentente entre le défenseur Laurent Koscielny et le gardien Wojciech Szczesny a conduit à une victoire-surprise de Birmingham City dans les arrêts de jeu.

Les exemples se sont multipliés au fil des ans. Sur la scène européenne, Liverpool et Manchester United ont éliminé Arsenal avant que le Barça ne s'en charge l'an dernier. En championnat depuis 2005-2006, les Londoniens ont, en moyenne, fini à 12,2 unités de la tête. Et lors des matchs les opposant aux autres équipes classées dans le top 4, ils n'ont engrangé que 6,8 points sur une possibilité de 18.

Les théories ne manquent pas pour expliquer ce blocage. Le virage jeunesse pris en 2005 et qui s'est accéléré en 2007 avec les départs de Thierry Henry et de Freddy Ljungberg est souvent mis de l'avant.

Les leaders expérimentés, comme l'ont été Patrick Vieira ou Gilberto Silva, n'ont pas été remplacés. Les joueurs avec le palmarès le plus étoffé se nomment Andrei Arshavin, Tomas Rosicky et Sébastien Squillaci. Aucun n'a le caractère pour transcender une équipe dont huit des titulaires ont moins de 25 ans.

Apôtre du beau jeu, Arsenal est souvent apparu comme une équipe déséquilibrée. Avec beaucoup de talent en milieu de terrain et en attaque, mais sans gardien de renom et avec une défense parfois friable.

Problème de taille puisque si elle n'a jamais été la meilleure attaque, elle est régulièrement la plus mauvaise défense du top 4. Ç'a été le cas lors des quatre dernières saisons.

Encore cette année, la défense centrale a posé quelques problèmes à Arsène Wenger. Avec de multiples blessures, notamment celle de Thomas Vermaelen, l'entraîneur français a dû aligner cinq charnières différentes. Le duo Koscielny-Johan Djourou semble le plus efficace, mais n'est pas encore à l'abri de performances difficiles et n'a pas encore acquis d'automatismes.

De l'espoir et un titre?

Il y a encore quelques jours, les Londoniens étaient en lice dans quatre compétitions. Après leur défaite en Carling Cup, ils restent bien placés en Championnat - à quatre points de Manchester United et un match de moins -, en Coupe d'Angleterre et donc en Ligue des champions. Même si l'avance d'un seul but sera difficile à conserver, Arsenal a déjà vaincu un mauvais présage avec une liste de blessés qui s'est quelque peu résorbée.

Incertains jusqu'à hier matin, Jack Wilshere, Fabregas et Robin van Persie ont finalement fait le voyage en Catalogne. Si le premier était prêté à un autre club l'an dernier, les deux derniers avaient raté le match au Camp Nou en raison de blessures.

Vont-ils entamer le match? La grande question est plutôt de savoir si l'histoire va encore se répéter pour Arsenal...