L'Italie a mal vécu ses huitièmes de finale aller de Ligue des champions avec les revers à la maison de l'AC Milan (1-0 contre Tottenham) et l'AS Rome (3-2 contre Shakhtar Donetsk): l'Inter Milan devra sauver l'honneur la semaine prochaine en recevant le Bayern Munich, remake de la dernière finale.

Et pour que le cauchemar des fans italiens soit complet, Gennaro Gattuso a complètement dégoupillé face aux Spurs, s'en prenant à l'adjoint de Harry Redknapp, Joe Jordan. Les images de «Rino» Gattuso ivre de rage ont fait le tour du monde, que ce soit celle où il met sa main sur la gorge du technicien anglais, où il est tête contre tête avec lui, où encore celle où torse nu, furieux, il est séparé par Mathieu Flamini d'un encadrement londonien qu'il est venu défier à lui seul.

La commission de discipline de l'UEFA a décidé d'examiner son cas sans tarder, dès lundi. Le joueur de l'AC Milan pourrait écoper de cinq matches de suspension, tremble déjà la presse italienne.

Mais les journaux italiens sportifs vont maintenant se faire aussi du souci pour la suite de la plus prestigieuse épreuve continentale, avec deux de ses représentants sur trois en mauvaise posture avant des retours chez l'adversaire.

L'AC Milan n'a pas un retard insurmontable au tableau d'affichage. Mais les Spurs s'affirment comme l'équipe chasseuse de têtes de la C1. A White Hart Lane, la bande à William Gallas et Peter Crouch s'est déjà offert en poules le scalp de l'autre équipe de la ville lombarde, l'Inter, battu 3 à 1.

Mardi soir, face aux Spurs, l'AC Milan a fait peine à voir. Difficile de croire qu'une des meilleures occasions de but milanaises soit venue de... Mario Yepes, le vieux défenseur colombien passé par Nantes et le PSG, surnommé «Jack Sparrow» en référence au pirate sans âge joué par Johnny Depp au cinéma.

Où est Ibrahimovic ?

Mais où était donc Zlatan Ibrahimovic mardi soir ? Sur le terrain, oui, mais pas à son meilleur niveau. En Italie les dents grincent à son sujet, raillant cet attaquant qui marque contre des équipes modestes ou moyennes et rate ses grands rendez-vous.

L'AC Milan peut toujours se consoler avec sa place de leader du Calcio. Ce qui n'est pas le cas de l'AS Rome, 8e, à 13 points du leader.

Mercredi soir, l'équipe à la louve avait ouvert le score face au Shakhtar mais s'est effondrée sous les coups de boutoir de trois des Brésiliens de la formation de Donetsk -Jadson, Douglas Costa, Luiz Adriano- en dépit d'un sublime deuxième but romain de Jérémy Ménez.

Bon courage pour le retour en Ukraine. «J'avais entendu et lu que la Roma, au moment du tirage au sort, était contente et pensait que ce serait facile, a expliqué Eduardo, l'ancien d'Arsenal aujourd'hui au Shakhtar, sur le site de l'UEFA. Mais je pense qu'on peut atteindre les demi-finales, et être la surprise en Europe».

Mercredi prochain, toute l'Italie priera donc pour que l'Inter -tenante du titre en Ligue des champions- lave l'honneur du pays. Dans la compétition domestique, les choses ne se passent pas mal pour l'Inter, 3e en Championnat, revenue à 5 points de l'AC Milan.

Mais la défense intériste a pris 17 buts en 12 matches depuis l'arrivée de Leonardo sur le banc. On est loin du verrou fermé à double tour par José Mourinho l'an passé.

Et, mauvaise nouvelle pour Samuel Eto'o et ses camarades, le Bayern Munich, revenu en 3e position en Bundesliga, a retrouvé des forces avec le retour de son infernal duo Robben-Ribéry.

Des huitièmes de finale de Ligue des champions en version fiasco pour l'Italie feraient désordre dans un pays déjà mortifié par sa dernière Coupe du monde ratée en Afrique du Sud.