Battu (1-3) à l'aller en Italie, le FC Barcelone est condamné à l'exploit mercredi soir au Camp Nou en demi-finale retour de la Ligue des Champions de soccer, s'il veut éliminer l'Inter Milan et obtenir le droit de défendre son titre européen en finale le 22 mai à Madrid.

Le champion d'Europe, qui a remporté six trophées depuis que Pep Guardiola en a pris les rênes, fait face à un de ses plus grands défis de ces dernières années et devra s'imposer au moins 2-0. Il espère que toute la Catalogne poussera dans son dos à l'heure de recevoir le leader de la Série A italienne.

«C'est l'un des matches les plus importants de notre histoire récente. J'espère que l'atmosphère sera telle que les joueurs de l'Inter haïront leur métier pendant 90 minutes», a lancé le défenseur barcelonais Gerard Piqué.

À l'aller, le plan tactique imaginé par José Mourinho, l'entraîneur milanais, a parfaitement fonctionné, réduisant la capacité d'expression des Catalans et, surtout, contenant Lionel Messi, le plus grand danger des Espagnols.

L'avantage de deux buts placent les Italiens dans leur scénario préféré: se replier et attendre de placer des contres dévastateurs comme ç'a été le cas à San Siro.

«Ils aiment mener au score. Le football italien reste le même: défendre derrière et faire en sorte qu'il soit difficile de trouver des espaces et de se procurer des occasions, a expliqué le milieu de terrain Xavi Hernandez. C'est la situation parfaite pour eux.»

Guardiola a insisté sur la nécessité de mettre la pression, d'attaquer et de marquer des buts.

«On ne doit pas être paralysé par l'inquiétude, a poursuivi Piqué. Même s'ils marquent, ce qui peut arriver, on devra continuer d'essayer. Nous devons être ambitieux et inscrire autant de buts que possible.»

Barcelone a déjà battu 2-0 l'Inter Milan au Camp Nou en phase de poules à l'automne dernier. Il a aussi remonté un tel handicap dans le passé. La dernière fois, c'était contre Chelsea, la précédente formation dirigée par Mourinho, en quarts de finale de l'édition 2000. Les Catalans s'étaient imposés 5-1 au Camp Nou.

Le «Special One» (surnom donné à Mourinho) s'en souvient sans doute mais dispose d'un groupe certainement mieux armé que ne l'était le Chelsea de l'époque. En outre, les Intéristes sont très motivés. Ils n'ont plus atteint la finale de la plus prestigieuse des coupes européennes depuis 1972 et rêvent d'un doublé Ligue des Champions/championnat.

Les deux formations se présenteront diminuées. Le champion d'Espagne ne disposera pas de son capitaine et défenseur central Carles Puyol, suspendu, ni de son milieu de terrain international Andrès Iniesta qui est blessé. Par ailleurs, Eric Abidal est incertain.

Côté milanais, un léger doute plane sur la participation du Néerlandais Wesley Sneijder dont l'activité débordante a été décisive dans l'efficacité offensive de son équipe à l'aller.