Pour renverser l'Inter Milan mercredi et disputer une deuxième finale de Ligue des champions d'affilée, le Barça devra au minimum marquer deux buts au Camp Nou: il lui faudra alors tout faire pour ouvrir la voie à son Messi, remarquablement pris à l'aller et resté muet.

Quand l'entraîneur «Pep» Guardiola, interrogé sur les clés du retour face à l'Inter, répond «être nous-mêmes», cela veut dire: contrôler le match, récupérer le plus de ballons possibles et créer une montagne d'occasions. Mais aussi et surtout miser sur l'efficacité du meilleur buteur de l'équipe, «Leo» Messi.

Il n'a pas le choix. Même si Henry et Ibrahimovic sont évidemment capables de marquer (ce qu'ils viennent d'ailleurs de faire en Liga samedi, 3-1 contre Xerez), ils n'ont pas la même puissance de feu que l'Argentin, auteur cette saison de 40 buts toutes compétitions confondues.

Seul à la rigueur Pedro, buteur à Milan (défaite 3-1), peut prétendre rivaliser avec le Ballon d'or 2009 au niveau comptable, en ayant disputé moins de matches.

En outre, le prodige argentin, 22 ans, se déchaîne en Ligue des champions: déjà meilleur buteur de l'édition passée (9 buts), il mène la danse cette année avec 8 buts avant les demi-finales retour.

Alors que faire pour que Messi retrouve son éclat devant l'Inter et offre au public du Camp Nou une nouvelle soirée européenne électrique après Stuttgart (4-0 avec un triplé) et Arsenal (4-1 et un quadruplé)?

Guardiola a eu une semaine pour mûrir son plan et préparer sa vengeance après la leçon infligée à l'aller par le «maître» José Mourinho.

Mais il ne dévoilera rien avant le coup d'envoi mercredi.

Casse-tête

Tout juste a-t-il consenti à dire ce qu'il dit toujours, à savoir que son équipe jouera d'entrée pour marquer. Cette fois sûrement plus que les autres.

«Le match nous l'impose, a assuré Guardiola. Nous ne pouvons pas attendre que les minutes passent. Il y a beaucoup de buts à remonter.»

Une chose est sûre, l'entraîneur catalan ne devrait pas rééditer l'expérience de l'aller avec Maxwell, habituel arrière gauche, remonté d'un cran au poste d'ailier après l'entrée en jeu d'Abidal.

Si cela avait pu fonctionner 45 minutes sur la pelouse du Real Madrid lors du «Clasico» (2-0), l'expérience s'est traduite par un échec cuisant face au mécanisme bien huilé de l'Inter.

Peut-être renforcera-t-il son milieu de terrain, histoire de donner un peu plus de liberté offensive à Xavi, indispensable rampe de lancement pour les percées de Messi.

En le serrant de près à Milan, l'Inter avait coupé la liaison dangereuse avec l'Argentin, devenu presque inoffensif.

Guardiola pourrait aussi décider de relancer Thierry Henry, buteur samedi et formidable associé de Messi lors de la démonstration contre Valence il y a un mois et demi en Championnat (3-0).

Mais le casse-tête pour Guardiola ne s'arrête pas là. Il devra évidemment veiller à ne pas trop dégarnir sa base défensive en voulant privilégier l'attaque. Car l'Inter, si elle avait très bien défendu à l'aller, s'était aussi montrée redoutable devant, avec son trio Sneijder-Milito-Eto'o.

Un but milanais compliquerait sérieusement l'affaire du Barça. Avec deux, l'affaire serait pliée.