José Mourinho tutoie à nouveau le sommet de l'Europe.

Le technicien portugais a remporté le match qui l'opposait à Pep Guardiola, mardi soir, lors de la victoire 3-1 de l'Inter de Milan face au FC Barcelone en demi-finale aller de Ligue des champions.

Mourinho a conduit le FC Porto au sacre européen en 2004 et il est désormais bien placé pour récidiver à la tête de l'Inter.

«Si l'Inter ne gagne pas cette année, il gagnera l'an prochain, a déclaré Mourinho. Cette équipe n'est plus trop petite pour l'Europe.»

Seulement deux entraîneurs ont remporté la coupe d'Europe avec deux clubs différents: Ernst Happel avec Feyenoord en 1970 et Hambourg en 1983, et Ottmar Hitzfeld avec le Borussia Dortmund en 1997 et le Bayern de Munich en 2001.

Louis van Gaal, l'actuel technicien du Bayern, vainqueur du trophée avec l'Ajax en 1995, peut aussi réaliser cet exploit cette saison, puisque sa formation joue les demi-finales de la Ligue des champions face à l'Olympique Lyonnais.

Mourinho a su contrecarrer le jeu offensif du Barça, tenant du titre, et mettre sous l'éteignoir le talent de Lionel Messi mardi soir à San Siro en alignant une équipe offensive à trois attaquants -Goran Pandev, Diego Milito et Samuel Eto'o - qui a mis la pression sur l'adversaire du début à la fin.

«L'Inter est une équipe différente de celle que j'ai connue», a déclaré l'attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic, passé au Barça à l'intersaison alors qu'Eto'o faisait le chemin inverse en gagnant les rangs de la formation lombarde. «Ils sont désormais plus confiants et attaquent plus. Nous n'avons pu jouer comme nous savons le faire, à l'exception des 20-25 dernières minutes.»

Après que Pedro Rodriguez ait ouvert le score pour Barcelone à la 19e minute, l'Inter a inversé la vapeur pour l'emporter largement grâce à Wesley Sneijder, Maicon et Milito.

«Ils possèdent un football spectaculaire et ils sont tous bons techniquement, mais nous avons pressé beaucoup, comme l'entraîneur le souhaitait et cela a payé, a déclaré Pandev. Le Barça a souvent possédé le ballon, mais nous étions bien positionnés. On a pressé et joué la contre-attaque en nous créant beaucoup d'occasions de but.»

La seule fausse note de la soirée pour l'Inter restera les sifflets adressés par les supporters à l'attaquant noir Mario Balotelli. Il a jeté son maillot au sol et quitté la pelouse alors que ses coéquipiers célébraient la victoire.

L'Inter a porté à six sa série de victoires européennes, sa dernière défaite restant un 2-0 enduré à Barcelone en match de poule en novembre. Un même score lors du match retour mercredi prochain éliminerait les Italiens.

«Il faut toujours mettre le Barcelone sous pression», estime Ernesto Paolillo, l'un des membres de l'Inter, qui se méfie de la réaction de la formation de l'entraîneur Guardiola. «Il ne faut pas être trop attentistes. Il faudra faire comme si nous étions à 0-0 et si nous gardons cette mentalité, alors on pourra gagner.»

Atteindre la finale permettrait au président de l'Inter Massimo Moratti d'être en position d'égaler son père Angelo, deux fois gagnant de l'épreuve avec la formation lombarde dans les années 1960. Depuis son arrivée à la tête du club en 1995, le plus jeune des Moratti a vu le grand rival du Milan AC remporter trois fois l'épreuve.

L'Inter a remporté la Série A italienne les quatre dernières saisons, et le but de Moratti est clairement de décrocher la Ligue des champions.

«Je suis fier de Mourinho et aussi de la performance des joueurs», a indiqué Moratti.